Quels insectes sont en cause ?

Les insectes habituellement responsables de réactions sévères en cas de piqûre sous nos latitudes appartiennent à la famille des hyménoptères. La majorité des réactions sévères sont dues à des guêpes (vespula germanica ou vespa crabo : guêpe ou frelon et plus rarement aux guêpes polistes). Des réactions sévères peuvent également être dues aux piqûres d’abeilles.

Quels types de réactions sont observés ?

En dehors de la réaction « normale » au venin, on observe essentiellement deux types de réactions :
Des réactions locales ou loco-régionales « retardées » qui apparaissent dans les heures qui suivent la piqûre et peuvent persister quelques jours. Elles sont parfois invalidantes mais bénignes. Le patient pourra prendre un antihistaminique, appliquer localement un pansement alcoolisé (eau+alcool), éventuellement, des corticoïdes locaux suivant l’indication du médecin. Les crèmes contre les démangeaisons sont à proscrire : elles peuvent exposer à des allergies de contact et leur efficacité est discutée.
Des réactions plus rapides (dans les minutes et tout au plus l’heure qui suit la piqûre) et générales (signes à distance du point de piqûre) sont moins fréquentes mais peuvent être parfois extrêmement sévères.Comment se présentent ces réactions sévères ?
Elles sont rapides et ne se limitent pas à la zone de la piqûre : le patient peut présenter des réactions cutanées (urticaire) à distance de la piqûre avec démangeaisons voire des gonflements, des vomissements, des difficultés respiratoires, voire un malaise et une perte de connaissance.

Que peut-on faire dans cette situation ?
Il faut appeler le « centre 15 » qui proposera la prise en charge la plus adaptée possible en fonction de la sévérité probable de l’incident et des circonstances.

Quels traitements sont proposés au patient en cas de réaction sévère ?
Après le traitement de l’« épisode aigu », il sera proposé une trousse d’urgence, qui permettra au patient de se traiter dès les premiers signes en cas de nouvelle piqûre. Cette trousse sera adaptée au risque du patient en cas de nouvelle piqûre. Il est important que le patient sache bien manipuler les différents systèmes, en connaisse les indications et garde avec lui cette trousse pendant les beaux jours.
En cas de réaction généralisée, et après la réalisation d’un bilan allergologique, le patient pourra également bénéficier d’une désensibilisation au venin qui sera débutée en milieu hospitalier.

Quel est l’intérêt de cette désensibilisation, est-elle efficace ?
L’intérêt de la désensibilisation aux venins est de diminuer la sensibilité du patient à ce venin et donc de diminuer très fortement le risque de réaction sévère en cas de nouvelle piqûre. Son efficacité est remarquable, elle est estimée à plus de 80% pour le venin d’abeille et plus de 90% pour la guêpe vepula.

Ce traitement est il contraignant ?
De moins en moins : il se fait par piqûre avec une courte hospitalisation initiale. Les quelques séances suivantes se font également en milieu hospitalier. Par la suite, les séances mensuelles peuvent se faire par le médecin traitant.
Ce traitement dure habituellement 5 années. Vis-à-vis d’un risque mortel, les contraintes restent donc limitées.

En conclusion :
Il n’est pas normal de présenter une réaction générale après une piqûre de guêpe, d’abeille ou de frelon. Après le traitement en urgence, il est impératif de consulter un médecin prenant en charge les allergies aux venins. Un traitement permettant d’éviter une nouvelle réaction sévère (qui peut être mortelle) existe.