Archive janvier 2012
Victor HUGO (1802-1885)
Écrivain et poète, Victor HUGO est né à Besançon où son père, officier, se trouvait en garnison (au 140 Grande- Rue). C’est parce qu’il cherche une rime en “ole” que Victor HUGO fait de Besançon une ville espagnole dans son poème Les Feuilles d’automne (Besançon, ville libre, devint possession espagnole 14 ans seulement avant la conquête française de 1674 et n’a pas été hispanisée). Aude-là de cette anecdote, on constate que l’histoire de la Franche-Comté, en particulier de Besançon, tient une grande place dans l’oeuvre de Victor HUGO.
Sa naissance à Besançon attirera, au cours du XIXe siècle, de nombreux auteurs connus, venus comme en pèlerinage sur les traces du grand homme.
Les Frères LUMIÈRE (1864-1948)
Inventeurs du cinématographe, réalisateurs de travaux apportant de grandes améliorations à la photographie, les frères LUMIÈRE sont nés à Besançon, place Saint- Quentin (n° 1 de l’actuelle place Victor- HUGO). Leur père, Antoine (1840-1911), photographe célèbre, eut son atelier dans la cour du n° 59 de la rue des Granges (ancien couvent des dames de Battant).
En 1906, le peintre Paul GERVAIS le représente en porte-drapeau parmi les personnalités peintes sur le plafond de la salle des audiences solennelles du palais de justice (rue Hugues-Sambin). La famille LUMIÈRE s’est installée à Lyon en 1870. La rue des Frères-LUMIÈRE fut, à l’origine, la rue Antoine-LUMIÈRE.
VAUBAN (1633-1707)
Ingénieur du roi, VAU BAN établit à partir de 1668 le 1er système entier et logique de défense des frontières françaises, terrestres et maritimes. Travaillant sur les procédés d’attaque, il instaure dès 1673 une méthode de siège qui reste en usage pendant 2 siècles. Commissaire général des fortifications, il est à l’origine de l’aménagement de plus d’une centaine de places fortes et de la construction d’une trentaine d’enceintes nouvelles et de citadelles.
Lors de la 1ère conquête française en 1668, il est chargé par Louis XIV de réorganiser la place forte de Besançon. Il fait alors prévaloir son projet de fortifier la colline Saint-Étienne et dessine les plans de la future citadelle. Puis le traité d’Aix-la-Chapelle restitue la Franche-Comté aux Espagnols. Ceux-ci mettent alors à exécution les plans de Vauban. Après la reconquête de 1674, Vauban remanie et renforce considérablement la citadelle (de 1674 à 1688).
Puis, sur la rive droite du Doubs, il construit, des Arènes à Battant, une énorme muraille haute de 10 m. Trois bastions gardent chacun une des trois portes d’Arènes, de Charmont et de Battant. L’ensemble est dominé par le fort Griffon. En complément, un fossé, large et profond, creusé devant la muraille, abrite trois demi-lunes qui gardent les routes partant des trois portes. Les portes sont maintenant démolies et la construction de l’avenue Siffert, en 1933, fait disparaître en grande partie le bastion de Charmont et la demi-lune d’Arènes. De 1689 à 1695, ce sont des fortifications de la boucle qui sont reconstruites.
Enfin, pour loger la garnison, VAUBAN fait construire des casernes. C’est à l’oeuvre de ce grand fortificateur que Besançon doit l’essentiel de son patrimoine militaire et son inscription au titre du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Louis PASTEUR (1822-1895)
Louis PASTEUR est élève puis maître répétiteur au collège royal (actuel collège Victor HUGO, 8 rue du Lycée) de 1839 à 1842. Au 53 bis rue d’Arènes se trouve la maison natale de son père, Jean Joseph, qui était tanneur (maison reconstruite au XIXe siècle).
Louis Pasteur, né à Dole le 27 décembre 1822 et mort à Marnes-la-Coquette (Seine-et-Oise) le 28 septembre 1895, est un scientifique français, chimiste et physicien de formation, pionnier de la microbiologie. Considéré comme un enfant du Jura, Louis Pasteur n’en est pas moins très présent à Besançon et l’enseignement qu’il y reçut aura une influence considérable sur son oeuvre à venir.
Jouffroy d’ABBANS (1751-1832)
Ingénieur, passionné par la mécanique, Jouffroy d’ABBANS décide d’appliquer à la navigation la machine à vapeur améliorée par Watt. Il conçoit le premier bateau à vapeur ayant effectivement navigué, le Pyroscaphe, et effectue sur le Doubs en 1776 les premières expériences de navigation à vapeur (ainsi qu’à Lyon sur la Saône). Deux statues à sa mémoire ont été érigées à Besançon : promenade d’Helvétie et quai Veil-Picard.
COLETTE (1873-1954)
Romancière, COLETTE est aussi actrice de music-hall et journaliste. En septembre 1900, Henry Gauthier-Villars (dit Willy), son époux, qui descend par son père d’une vieille famille de Franche- Comté, achète un domaine aux Monts- Boucons. COLETTE y passe 8 étés et y écrit plusieurs de ses romans parmi les plus importants. Mais le couple se sépare et le domaine est vendu en 1908. Dans son ouvrage La Retraite sentimentale, Casamène, où se déroule l’action, est en fait le domaine des Monts-Boucons que COLETTE affectionne particulièrement et qu’elle évoque également dans Mes apprentissages ou Dialogue de bêtes.
Gustave COURBET (1819-1877)
Gustave COURBET est un peintre français, chef de file du courant réaliste. Son réalisme fait scandale. Engagé dans les mouvements politiques de son temps, il est l’un des élus de la Commune de 1871 accusés d’avoir fait renverser la colonne Vendôme. Il est condamné à la faire relever à ses propres frais. Libéré de prison, il se réfugie en Suisse. Le peintre a vécu au 140 de la Grande-Rue, à l’époque où il était élève à l’école de dessin de Besançon. Le musée des Beaux-arts et d’archéologie de Besançon conserve un ensemble d’oeuvres de très grande qualité du Maître d’Ornans. En 1799,
Jeanne-Antide THOURET (1765-1826)
Jeanne-Antide THOURET fonde la congrégation des soeurs de la charité de Besançon au 13 de la rue des Martelots. Elle obtient du pape en 1819 l’approbation de la règle de vie des soeurs. En 1801, une maison semblable avait été créée au 37, rue Battant et l’année suivante, Jeanne-Antide THOURET s’était installée à la tête de l’hospice de Bellevaux, rue du Petit-Battant. La présence de Sainte Jeanne-Antide THOURET est encore bien réelle au sein de la maison mère établie 131, Grande rue où sont conservés des souvenirs de la fondatrice.
Claude-Joseph ROUGET DE LISLE (1760-1836)
Claude-Joseph ROUGET DE LISLE était un officier français, poète et auteur dramatique, né le 10 mai 1760 à Lons-le-Saunier. Il est l’auteur de La Marseillaise et d’autres hymnes moins connus tels que l’Hymne dithyrambique sur la conjuration de Robespierre et la Révolution du 9 Thermidor (1794) et Vive le Roi ! (1814).
Marie CURIE (1867-1934)
Marie CURIE, née Maria Salomea SKLODOWSKA, est une physicienne française d’origine polonaise. Elle et son époux Pierre CURIE reçoivent une moitié du prix Nobel de physique de 1903 (l’autre moitié est remise à Henri BECQUEREL) pour leurs recherches sur les radiations. En 1911, Marie CURIE obtient le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium. Elle est la seule femme à avoir reçu deux prix Nobel. Elle est également la première femme lauréate en 1903, avec son mari, de la Médaille Davy pour ses travaux sur le radium. Les CURIE, qui formèrent pendant 3 générations une véritable dynastie de scientifiques, lauréats de prix Nobel, sont originaires de Montbéliard.
Claude Nicolas LEDOUX (1736-1806)
Architecte considéré comme le précurseur de l’architecture fonctionnelle, Claude Nicolas LEDOUX donne les plans de la Saline royale d’Arc-et-Senans et du théâtre de Besançon. Ce dernier, bâti de 1778 à 1784 avec la collaboration de l’architecte BERTRAND, est de conception tout à fait nouvelle pour l’époque. Claude Nicolas LEDOUX réalise une salle en amphithéâtre, supprime les loges, dote le parterre de sièges et crée la première fosse d’orchestre au monde (la salle, détruite par un incendie en 1958, sera malheureusement reprise sur un schéma moderne en 1958 puis en 1995). Architecte très actif de la fin de l’Ancien Régime, Claude Nicolas LEDOUX fut l’un des principaux créateurs du style néoclassique. Il a également été l’architecte d’une clientèle très fortunée.
Charles FOURIER (1772-1837)
François Marie Charles FOURIER est né le 7 avril 1772 à Besançon. Il réside ruelle Baron, actuellement à l’angle des rues Moncey et Grande-Rue, à Besançon, et fait ses études jusqu’à l’âge de 16 ans, chez les ecclésiastiques du collège de Besançon. Il est un philosophe français, fondateur de l’École sociétaire, considéré par Karl MARX et Friedrich ENGELS comme une figure du “socialisme critico-utopique” dont un autre représentant fut Robert OWEN. Plusieurs communautés utopiques, indirectement inspirées de ses écrits, ont été créées depuis les années 1830.
Pierre Joseph PROUDHON (1809-1865)
Pierre Joseph PROUDHON est l’auteur des théories socialistes mondialement connues. Sa maison natale se trouve au 23 de la rue du Petit-Battant. Une statue à sa mémoire est érigée rue Sarrail. Sa correspondance, ses papiers et sa bibliothèque sont conservés à la bibliothèque d’Étude et de Conservation. Pierre Joseph PROUDHON fut initié à la loge maçonnique de Besançon.
Nicole de GRANVELLE (1490-1570)
Née Nicole BONVALOT, Nicole de GRANVELLE épouse en 1513 un bourgeois d’Ornans, Nicolas PERRENOT, docteur ès droit et avocat à la cour du Parlement de Dole. Le couple réside à Besançon. Par ses relations et sa fortune, Nicole de GRANVELLE favorise l’extraordinaire ascension sociale de son brillant mari. D’abord nommé conseiller auprès de Charles QUINT en 1524, il devient son garde des Sceaux et son chancelier. Occultée par l’histoire officielle, Nicole de GRANVELLE laisse cependant de nombreuses traces dans les archives qui témoignent qu’elle est une femme d’exception : une mère, une épouse, une conseillère et une gestionnaire avisée. Elle sera enterrée auprès de son époux dans la Chapelle des Carmes.
Toussaint LOUVERTURE (1743-1803)
Né François Dominique Toussaint dans une habitation près de Cap- Français, Toussaint LOUVERTURE est le grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d’Haïti à l’époque). Son nom reste dramatiquement attaché à l’histoire de la prison du Fort de Joux où il fut incarcéré sur l’ordre de Napoléon et où il mourut le 7 avril 1803.
Louis PERGAUD (1882-1915)
Louis PERGAUD (né à BELMONT) est un instituteur et romancier français. Il est l’auteur De Goupil à Margot, Prix Goncourt 1910, et de La Guerre des boutons, parue en 1912. Il a fait ses études à Besançon, à l’école de l’arsenal rue Megevand, ainsi qu’à l’école normale d’instituteurs 6, rue de la Madeleine. Une statue en bronze par le célèbre sculpteur BOURDEL en garde le souvenir, à la promenade Micaud.
Léonel de MOUS TIER (1882-1945)
Petit-fils d’un diplomate du Second Empire, fils de René de MOUSTIER, député du Doubs, issu d’une famille noble, Léonel de MOUSTIER devient directeur des charbonnages et vice-président de la Chambre d’agriculture départementale. Il devient conseiller général en 1910 et président du Conseil général en 1935, succédant à son père. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il est plusieurs fois décoré. Il appartient à la commission de l’Agriculture, du Suffrage universel, ainsi qu’à la commission d’Assurance et de prévoyance sociale.
À la fin des années 1930, il défend une politique de fermeté face à HITLER. En 1939, il s’engage, bien qu’âgé de 57 ans, et obtient de servir dans une unité combattante. Après la mort de l’un de ses fils, en octobre 1939, il exige d’y rester tout de même. De retour en France après l’armistice, Léonel de MOUSTIER fait partie des 80 parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe PÉTAIN le 10 juillet 1940. Pour lui, l’armistice est une “trahison” et Pétain un “traître”. Léonel de MOUSTIER s’engage ensuite dans la Résistance. Il met son domaine de Bournel à disposition. Arrêté par la Gestapo et incarcéré à la prison de Besançon, il est ensuite déporté en Allemagne où il meurt avant la libération du camp. Il a été fait compagnon de la Libération par le Général de GAULLE.
Jenny d’HÉRICOUR T (1809-1875)
Jeanne-Marie Poinsard, dite Jenny d’Héricourt, est une écrivaine féministe révolutionnaire française. D’abord institutrice, mariée, elle réclame, après sa séparation, le rétablissement du divorce. Elle publie un roman, Le Fils du réprouvé (1844), sous le pseudonyme de Félix Lamb et étudie l’homéopathie. Elle joue un rôle public et actif pendant la Révolution de 1848, fondant avec d’autres femmes la Société pour l’émancipation des femmes dont elle est secrétaire. En 1860, elle publie son principal ouvrage, La Femme affranchie, réponse à Michelet, Proudhon, É. de Girardin, Legouvé, Comte et autres novateurs modernes. Après la traduction de cet ouvrage en anglais, elle gagne les États-Unis où elle séjourne jusqu’en 1872, participant aux activités des féministes américaines.
Henri FERTET (1926-1943)
En 1942, il rejoint le groupe Simon et intègre l’organisation des Francs-tireurs et Partisans (FTP). Membre du Groupe Guy Mocquet, il est arrêté par les Allemands et fusillé le 26 septembre 1943 à 7 heures 36 à la Citadelle de Besançon, à l’âge de 16 ans, avec 15 de ses camarades, après 87 jours d’emprisonnement et de torture. Il fut compagnon de la Libération à titre posthume (décret du 7 juillet 1945) mais aussi Chevalier de la Légion d’honneur. Il reçut également la Croix de Guerre 1939-1945, la Médaille de la Résistance, la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 ainsi que la Médaille des Déportés et Internés Résistants. Au matin de son exécution, il écrit une dernière lettre poignante à sa famille.