Le Mag : Pourquoi avez-vous décidé de soutenir une thèse portant sur la mucoviscidose ?C. Vogne : J’ai décidé de démarrer une thèse en microbiologie après le décès de mon petit frère atteint de la mucoviscidose Julien, qui avait 13 ans à l’époque.
Le Mag : Pouvez-vous nous donner votre définition de la mucoviscidose ?
C. Vogne : La mucoviscidose est une maladie génétique. Les deux parents transmettent chacun un gène défaillant à leur enfant mucoviscidosique. En deux mots cette maladie signifie ‘’mucus visqueux’’. Ce mucus produit par des glands se retrouve au niveau du poumon et du tube digestif. Les bronches s’obstruent et les bactéries s’installent. entraînant toux et expectorations. D’un point de vue digestif, les enzymes pancréatiques sont bloquées, il n’y a plus de digestion des graisses alimentaires. En conséquence s’ajoutent des douleurs abdominales, diarrhées et des difficultés de prise de poids.
Le Mag : Quel traitement est prescrit à l’enfant ?
C. Vogne : Il est très lourd. Tout d’abord il s’agit d’avoir une alimentation saine et variée. Des extraits pancréatiques pallient les troubles digestifs. Une kinésithérapie respiratoire quotidienne permet de désencombrer les bronches. Une antibiothérapie est administrée souvent par cure trimestrielle par voie intraveineuse en cas d’infection bactérienne.
Le Mag : Que peut-on dire de la vie des enfants atteints de lamucoviscidose ?
C. Vogne : Malgré ce lourd traitement, ces enfants font de leur mieux pour ne pas être différents des autres. Bien au contraire, je pense même qu’il profitent beaucoup plus de la vie, ils sont admirables.
Le Mag : Combien de temps avez-vous consacré à la rédaction de votre thèse ?
C. Vogne : J’ai passé 4 ans au CHU de Besançon dans le laboratoire de bactériologie dans le service du Professeur Patrick Plésiat. Pendant trois ans et demi j’ai fait des recherches sur la mucoviscidose et j’ai passé environ un an à la rédaction du manuscrit de thèse.
Le Mag : Qu’est-ce qui a amené le Maire de Chantrans et des conseillers municipaux à assister à votre soutenance en novembre 2003 à l’Université de Besançon ?
C. Vogne : Je les avais invités, mais je pense qu’ils ne sont pas complètement indifférents à cette maladie. Et j’en profite pour les remercier
Le Mag : Pourquoi avez-vous remis votre thèse à la commune de Chantrans ?
C. Vogne : J’ai effectivement donné ma thèse à la bibliothèque de la commune en remerciement de leur présence à ma soutenance. Après cette soutenance beaucoup de personnes m’ont demandée de ‘’feuilleter’’ le manuscrit. Il se trouve à la bibliothèque de Chantrans.
La participation à la vie en laboratoire permet à un thésard de mieux effectuer son travail de recherche. La réalisation d’une thèse ne consiste pas uniquement à écrire un mémoire, des articles et à diffuser des travaux puisqu’elle favorise l’enrichissement et le développement de son domaine de compétences pour devenir chercheur. Christelle Vogne a pu réaliser son travail de thésarde avec le soutien financier d’une association parisienne qui lutte conte la mucoviscidose : www.vaincrelamuco.org/



