Pourquoi Ornans ? “Je me suis installée ici d’une part à cause de Courbet et d’autre part parce que je venais dans cette ville, je rencontrais des habitants, des touristes de toutes nationalités confondues et qu’il s’y dégageait une belle atmosphère d’échange. Et puis, j’aime beaucoup les paysages de la Vallée de la Loue. Le cadre m’inspire parce que j’ai envie de peindre la nature. Cela entraîne à prendre le pinceau mais pas de façon réaliste comme l’a fait Courbet car au cours de mes 35 années de peinture, j’ai pu découvrir différentes techniques et de ces apprentissages, je m’en suis construit une qui est mienne”. Explique Yvette de son accent chantant. 

C’est après être partie vivre à Montréal que Mme Doulcier a fait l’Ecole Normale. Elle y vécut pendant 9 ans. Mais, elle dut quitter ce pays si cher à son cœur pour Cincinnati aux USA où elle a obtenu une équivalence pour enseigner le Français. Mais, là-bas, elle se retrouva un temps inactive et sentit le besoin de combler un vide. Elle se mît donc à peindre. “Je me suis tout de suite lancée dans des tableaux beaucoup plus osés qu’à l’heure actuelle, à savoir plus contemporains, avec nettement plus d’abstraction dans le trait et les formes”.

Car Mme Doulcier est très attirée par l’Art Contemporain, par des artistes comme Basquiat, Christo et bien d’autres encore. Elle pense que “L’artiste est la personne qui est capable de faire ressortir des émotions fortes, par rapport au milieu dans lequel il vit, à son époque etc. Mais moi, je n’y arrive pas parce que je suis énormément attachée aux paysages, aux jolies choses, à l’esthétisme. J’ai une palette de goût diverse et variée… C’est plus dans la technique que je me fais plaisir. Je prends un thème et après je cherche des effets qui ne sont pas communs. Je tends plus vers les formes bizarres, les couleurs vives, l’agencement de l’espace”.    

Et si Mme Doulcier devait “se cataloguer” que répondrait-elle ? : “Je suis une personne capable de changer, de s’adapter, de regarder ce qu’elle ne connaît pas tout en essayant de chercher, de comprendre”.  

A son retour en France, Mme Doulcier recommença des études afin de devenir institutrice dans un Institut-Médico-Social à Morteau. “Le fait de travailler avec des enfants dits handicapés m’a beaucoup aidé dans mon évolution en peinture, ce fût une grande découverte. Devenue donc, institutrice spécialisée, j’ai toujours été extrêmement étonnée par la beauté des travaux produits par ces enfants qui n’ont aucune contrainte dans le cœur et dans la tête. L’Art est un moyen de rencontre exceptionnel”.

Mme Doulcier regrette de ne pas avoir, pour l’instant, plus de visiteurs à son Atelier. Allez la voir, son empathie est immédiate et elle vous dira des phrases qui prêtent à réflexion telle que : “Je trouve que les gens ne comprennent pas assez la validité de l’Art et la place importante que doivent avoir les artistes”. Cela mène à s’interroger, n’est-ce pas ? 
Contact : 03.81.67.34.42 ou 06.60.49.62.72

Jérome Colantuono

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