Paru le 17 mars 2014, Muddy Shivers a été enregistré en plusieurs sessions au Perche (Basse-Normandie). Amandine Guinchard et Damien Félix qui constituent se duo ont posé un set de 30 minutes sur la scène de la plage aux Eurockéennes de Belfort. C’était le 5 juillet, dans le milieu de l’après-midi. Prochain grand rendez-vous pour eux, le 22 juillet à 16h30 au Paléo festival de Nyon (Suisse).
Issus du groupe The Washing Machine, Amandine et Damien ont créé Catfish. Les deux amis du lycée sur la même longueur d’ondes, souhaitaient reformer quelque chose ensemble. En 2012, « il était enfin temps de s’y mettre », se souvient Amandine. Le concept de base consistait à créer une musique brute à deux, avec une puissance et couvrant la plus large fréquence possible des basses aux aigus. Une comparaison avec The White Stripes, The Kills ou The Black Keys est souvent faite, mais le binôme revendique une identité propre, un style personnel. Avec une rythmique devenue très vite primordiale. « La batterie est grandement présente sur les titres rocks », souligne Damien. En concert, cet instrument est scindé en deux et chacun complète la partie de l’autre. Lors des plans folk et intimes, la voix d’Amandine est mise en valeur dans une légèreté volage, qu’appuie la guitare de son comparse. Aux Eurockéennes de Belfort l’on pouvait constater une hargne plus poussive qu’en studio. « Mais on essaie de respecter la même ligne », conçoit Amandine. Sur disque, Catfish a ajouter des nappes et petits arrangements, sans changer l’essence de la chanson. Des versions se trouvent parfois adaptées en acoustique, à destination de show-cases notamment.
Avant tout, Catfish est un groupe fait pour le live. « C’est là où l’énergie et l’émotion s’expriment le mieux », avoue Damien. Tout a été fait pour une retranscription fidèle durant l’enregistrement de l’E.P et de l’album, mais avec des libertés supplémentaires. A l’inverse, certaines teintes électroniques induites en studio, intègrent les concerts de manière saupoudrées. Cependant, une forme d’authenticité passe par le terroir. Rappelons qui si leur musique fait penser au sud des Etats-Unis, les deux amis sont plutôt du sud de la Franche-Comté. Ils proviennent en effet des hauteurs du Jura. Le Hameau, studio d’enregistrement normand où a été réalisé Muddy Shivers, est planté au milieu de nulle part. « Et le fait qu’il s’agisse d’un corps de ferme, cela ressemble à chez nous. Ca rassurait un peu », se souvient Amandine.
Le blues originel, celui des années 1920, demeure l’élément qui a fondé Catfish. Mais la jeunesse des deux membres du groupe apporte des influences modernes. La synergie donne une fraîcheur et une efficacité à leurs morceaux. « Désormais on est plus rock que blues », affirme Amandine. Une revendication cependant pas si évidente en concert… La voix de la chanteuse y est d’ailleurs pour quelque chose. La tessiture médium de celle-ci invoque un folk proche des grandes heures de la country music. L’artiste reconnaît tout de même avoir une vocalité faite davantage pour un blues qu’elle affectionne particulièrement. « A part un peu de jazz qui me procure du plaisir, je ne me suis exercée sur aucune autre musique que le blues », assume-t-elle.
Frédéric DASSONVILLE
Pour retrouver les dates de concerts et encore plus d’infos sur Catfish : http://www.catfish-music.com/



