Saraz est un petit village forestier niché entre Alaise et Nans-sous-Sainte-Anne, en plein coeur de la vallée du Lison. Le village possède une grande superficie boisée, notamment la forêt de Fertans, détenue par Léonel de Moustier, limitrophe au département du Jura.

Les habitants de Saraz, les Sarazins, sont au nombre de 12, auxquels il faut ajouter quelques résidences secondaires. Situé en pleine verdure, ce village aspire au calme et à la tranquillité, un cadre de vie idyllique pour des retraités, pêcheurs ou chasseurs. Cependant, ce village est excentré de tous commerces et services, difficile donc pour la jeunesse de venir s’y installer. Mais les Sarazins ne se laissent pas pour autant abattre, rien n’est laissé au hasard pour améliorer leur qualité de vie. Les travaux d’aménagement de la mairie viennent de s’achever avec la réhabilitation d’une salle de convivialité et d’un garage pour les deux appartements locatifs à l’étage. Un bâtiment flambant neuf dont ils peuvent être fiers.

Côté histoire, la présence de tumuli, de vestiges gallo-romains et la description surprenante du site ferait des hauteurs d ’Alaise – Saraz le siège d’Alésia, lieu de la grande bataille finale de la Guerre des Gaules. Défendue par de nombreux érudits depuis plus de deux siècles, cette théorie a créé bien des controverses. Mais cette hypothèse a encore aujourd’hui largement sa place auprès des prétendants. César serait donc passé par là ? C’est sans doute cette force historique qui donne aux Sarazins ce caractère bien trempé pour la défense de leur village. Gilles Simon, maire de la commune, le précise : « mes prédécesseurs se sont battus, il y a un peu plus de quarante ans, pour garder l’indépendance communale et ne pas fusionner avec la commune d’ Eternoz » tel le village gaulois.

Le lent processus de regroupement communal vient de s’accélérer avec la loi NOTRe qui relève entre autres, le seuil démographique des intercommunalités à 15 000 habitants, au lieu de 5000 auparavant, obligeant la communauté de communes d’Amancey-Loue-Lison à se regrouper avec d’autres intercommunalités voisines dont Ornans ou Quingey, comme il en a été question. « On est juste bon à payer, souligne le maire, en colère contre cette nouvelle loi de rattachement. Déjà que l’on ne représentait pas grand-chose au sein de la communauté de communes d’Amancey-Loue-Lison qui d’ailleurs, était la plus petite du département, mais là, avec la nouvelle fusion on ne sera que poussière ! L’eau, la taxe foncière, tout va augmenter. Et lorsque l’on demande quelque chose, rien ne nous est accordé. Forcément on ne fait pas le poids ! Par contre, en période électorale on sait nous trouver et nous promettre la Lune ».

Alors quel avenir pour une commune comme Saraz ? Les Sarazins rêvent d’une indépendance communale comme au bon vieux temps, pour perpétuer leur art de vivre sans être obligés de monter des dossiers pour la gestion du village. L’absurdité technocratique dont le pays souffre prévoit un triste avenir, pour ces petites communes qui se résolvent à une disparition certaine à plus ou moins long terme. Il est loin le temps où l’on défendait la ruralité. Aujourd’hui, on doit se regrouper, fusionner, rationaliser soit disant pour faire des économies ou tout simplement pour mieux nous diriger !

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