Cette capitale de l’Or blanc est l’une des plus anciennes salines de France. Elle illustre l’histoire des techniques de fabrication du sel à partir du captage de sources d’eau salée depuis le néolithique (- 4300 ans) sur près de 7 000 ans, une longévité exceptionnelle.
Les salines constituaient au Moyen Âge une véritable ville dans la ville, entourée de sa propre enceinte. Si les fortifications ne sont pour l’essentiel plus visibles, les bâtiments d’exploitation occupent encore magistralement l’espace urbain au coeur de la ville.
La maison du Grand Puits, plus communément appelé la maison du Pardessus en plein centre-ville vient d’être inaugurée à la suite de neuf ans de phases d’études et de travaux. D’abord construite en bois à la fin du XIe siècle pour abriter les manèges à chevaux, permettant de remonter l’eau salée des souterrains, elle fut reconstruite en pierre en 1424 par les ducs de Bourgogne, comme le reste de la Grande Saline. En 1950, elle fut transformée en casino, malheureusement un incendie ravagea la toiture en 2007.
La municipalité décide alors de l’intégrer dans son grand projet de Musée du Sel afin d’y installer les espaces d’accueil et un parcours muséographique pour les collections du musée Max Claudet (beaux-arts, céramique, ethnographie…), une partie des collections du Musée du Sel et des documents de la cité.
Un chantier d’envergure
Depuis 2012, l’atelier Cairn, mené par l’architecte en chef des Monuments historiques Paul Barnoud assisté de Florie Prokl-Bellet qui suit le chantier, travaille à la réfection de ce bâtiment. Le parti retenu était de restituer la toiture d’après des vues des années 1920, avec clocheton et cheminées.
Les travaux ont commencé par la reprise des maçonneries par l’entreprise Piantanida en parties hautes (47m3 de reprise, 10m3 de pierres de taille neuve), la reconstruction de 4 cheminées (70 m2 de briques à monter), la consolidation des structures. Puis, la charpente réalisée par l’entreprise Nouveau de Salins-les-Bains a été assemblée soit 141m3 de bois de charpente pour plus de 116 tonnes, dont 84m3 de chêne, uniquement pour la charpente principale.
Pateu et Robert a redonné au bâtiment l’aspect d’autrefois avec la pose de 776 m2 de tuiles plates !
La pose des épis de faîtage, qui culminent à plus de 24m de haut vient clôturer la première phase de ce chantier exceptionnel pour un coût total dépassant 1 200 000 euros HT (financé à 50% par l’État, 18% par la Région, 25% par le département du Jura, 3% de mécénat et 4% par la ville).
Sophie GARNIER



