Né en 1926 à Pontarlier, Pierre Blondeau se consacre dès 1947 à l’enseignement. Après une hypokhâgne et une khâgne à Lyon, il est affecté à Besançon en tant que professeur de lettres classiques. Quelques années plus tard, il s’installe définitivement à Pontarlier où il enseignera jusqu’à sa retraite, en 1986. Au delà de la lecture de grands auteurs, Pierre Blondeau a toujours cherché à transmettre un plaisir, celui que l’on peut éprouver dans la lecture comme dans d’autres disciplines. « Je tentais de faire faire à mes élèves quelques pas vers un monde meilleur » explique-t-il. Cet enseignant progressiste, qui dès son plus jeune âge avait été marqué par  » Les Temps Modernes « ,  » La grande illusion  » et  » Quai des brumes « , s’empare rapidement du cinéma afin de donner plus de vie à ses cours. Dans un même temps, la fin des années cinquante est celle des jeunes réalisateurs de la Nouvelle Vague qui confortent Pierre Blondeau dans l’idée que le cinéma est un art à part entière : « C’était un art spécifique qui embrassait les textes, les décors, la littérature et de la musique ».
C’est dans ce contexte d’effervescence artistique qu’une poignée de passionnés de cinéma, Blondeau à leur tête, crée en 1960 le Ciné-Club Jacques Becker de Pontarlier. « Nous désirions diffuser des films de grands auteurs étrangers, américains, russes ou encore japonais, qui n’intéressaient pas les cinémas grand public ». Le succès immédiat du Ciné-Club pousse notre insatiable cinéphile à mettre en place une manifestation plus élitiste… tout en restant populaire ! Cette singulière alchimie a tout de suite fait la renommée des Rencontres Internationales de Cinéma de Pontarlier, tant auprès du public que des invités. Une à trois fois par an,  » la belle équipe  » du ciné-club propose la rétrospective complète des oeuvres d’un réalisateur, d’un acteur ou d’un producteur, invitant ces derniers à présenter eux-mêmes les films. C’est ainsi que la capitale du Haut-Doubs a accueilli les plus grands noms du 7e art, d’Elia Kazan à Francesco Rosi en passant par Claude Sautet, Théo Angelopoulos et Souleymane Cissé. Pour les cinéastes, la spécificité de ces rencontres demeure ce contact extraordinaire avec un public varié, comme en témoigne Pierre Blondeau : « Joseph Losey était réellement touché de voir cette curiosité, cette chaleur humaine de gens qui n’étaient pas là pour faire du terrorisme vis-à-vis des cinéastes (…) mais qui essayaient de sympathiser avec les idées politiques, sociales, religieuses ou esthétiques du réalisateur ».
L’esprit et l’ambiance des rencontres reflètent avant tout la volonté et la passion d’un homme, pour lequel « un grand film est aussi essentiel pour l’histoire de l’humanité qu’un concerto de Mozart, la Chapelle Sixtine ou une tragédie shakespearienne ».


A inscrire dans les agendas :
la 3e Biennale de Cinéma d’Animation de Pontarlier,
du 20 au 25 Mai 2008.

Derniers articles

VALLÉE DE LA LOUE Météo