Les propithèques couronnés (« Propithecus coronatus ») sont très rares en captivité. Seuls 6 zoos dans le monde détiennent cette espèce (dont 2 en France), représentant fin 2008 une population de 17 individus dont seulement 4 femelles (l’une étant trop âgée pour se reproduire) ce qui renforce le caractère exceptionnel de la naissance intervenue au Muséum de Besançon. Tahina signifie en malgache « que l’on doit protéger », tout un symbole…Aujourd’hui, le Muséum présente une famille composée d’un couple reproducteur (Ulrick, le mâle âgé de 12 ans, et Vick, la femelle âgée de 14 ans) et de leurs 2 fils (Douany et Bafana). La femelle Vick met bas chaque année mais malheureusement jusqu’à présent, un petit sur deux de cette espèce très fragile meurt avant l’âge de 2 jours.
Au bout de 2 jours, les équipes du Muséum ont constaté un affaiblissement préoccupant du petit et une absence de montée de lait chez la mère. Il a donc été décidé de mettre en place un protocole de nourrissage à la main. Cette décision est extrêmement rare au Muséum de Besançon car ce type d’élevage conduit généralement à l’imprégnation des animaux ce qui peut entraîner des désordres comportementaux. Dans le cas de Tahina, c’était une impérieuse nécessité. En effet, cette petite femelle représente un grand espoir pour la pérennité de la population captive où la plus jeune des femelles est aujourd’hui déjà âgée de 9 ans.
Les équipes du Muséum se relayent jour et nuit pour donner à Tahina ses 10 biberons quotidiens (toutes les 2 heures en journée et toutes les 3 heures la nuit). Accrochée à une peluche, sa mère de substitution, bien au chaud dans une couveuse pour nourrisson, le bébé absorbe chaque jour 18 à 20 % de sa masse d’un mélange spécifique de laits lui permettant d’accroître son poids de plus de 2 % par jour (Tahina pesait à trois semaines 147 g). Pour lui permettre de garder le contact avec sa mère et ne pas perturber son futur comportement de Propithèque, Tahina lui est rendue pour deux périodes de deux heures chaque jour.
La réalisatrice Alison Tunnicliffe s’attache à montrer le quotidien des animaux nés en captivité, et de leurs soigneurs animaliers, dans le cadre du travail de conservation au sein des établissements zoologiques.
IMPORTANT : la petite femelle ne sera pas visible du public de la Citadelle avant son sevrage interviendra au printemps (avril-mai).



