Fragiles, la maman et ses petits restent à l’abri dans la fauverie pour environ un mois, tant que leur viabilité ne sera pas assurée. En effet, les lionceaux sont encore très sensibles et doivent rester auprès de leur mère, qui par ailleurs s’occupe très bien d’eux. Dès que les conditions le permettront, les petits devraient pouvoir sortir avec leur mère, en alternance avec Téjas leur père, afin d’éviter tout incident dû au comportement agressif de ce dernier.

Pour mémoire, le Muséum de Besançon participe au programme européen d’élevage de cette espèce depuis 2000, celui-ci comptant environ 100 individus en Europe dans une trentaine d’espaces zoologiques (300 individus dans 56 institutions à l’échelle mondiale). Au cœur de la Citadelle de Vauban inscrite en 2008 par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine mondial, le Jardin zoologique du Muséum de Besançon dénombre chaque année 100 à 150 nouveau-nés, signes de la bonne santé des animaux, d’une bonne adaptation à leur environnement ainsi que de la qualité des soins qui leur sont prodigués. Pour les espèces menacées et rares en captivité, ces naissances sont exceptionnelles. C’est le cas pour le lion d’Asie.

En savoir plus sur…

  •  Le Lion d’Asie

Le Lion d’Asie (Panthera leo persica) est une espèce protégée très menacée de disparition contrairement à son cousin d’Afrique. Il ne reste en effet qu’à peine 350 lions d’Asie dans la nature (contre 100 000 pour le lion d’Afrique) très exactement dans la forêt de Gir en Inde, et moins de 100 individus en Europe dans des zoos dans le cadre d’un programme de sauvegarde en captivité (EEP) qui organise la reproduction et gère l’équilibre génétique des espèces.

  •  Des mesures de conservation

Les mesures de conservation in situ (dans la nature) sont l’interdiction de la chasse, la protection de l’habitat du Lion d’Asie en parc national, et la mise en place d’un programme d’élevage conservatoire visant à la réintroduction. Cette dernière mesure permet d’éviter qu’un unique noyau de population soit condamné à l’érosion génétique dans une seule et même forêt. Parallèlement à ces actions in situ, la conservation ex situ (en captivité) d’une espèce menacée est nécessaire car elle permet de mieux la connaître donc de mieux la protéger. De plus, ces animaux nés en parcs zoologiques deviennent des ambassadeurs pour leurs congénères sauvages. Leur présentation en établissement zoologique permet de sensibiliser le public et de récolter les fonds nécessaires à la conservation de l’espèce dans son milieu naturel. Enfin, cela garantit par la reproduction le maintien d’une population génétiquement viable.

  •  Le Muséum de Besançon

Comme tout établissement labellisé « Musée de France », le Muséum de Besançon a pour mission de conserver et préserver des collections revêtant un intérêt public. Ces collections sont organisées « en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public » (définition du Code du Patrimoine). Sa particularité tient à son positionnement à l’intersection de deux mondes : celui des musées d’histoire naturelle aux collections naturalisées et celui des établissements présentant de la faune vivante.

La diversité et la qualité des collections vivantes rassemblées par le Muséum sur le site de la Citadelle de Besançon – au sein du Jardin zoologique, de l’Insectarium, de l’Aquarium et du Noctarium – sont sans équivalent en France. Intégré depuis le 1er janvier 2011 dans l’établissement public Citadelle-Patrimoine mondial, le Muséum agit, à l’instar de l’UNESCO, dans le but d’ « éduquer pour un développement durable, notamment par le respect de l’environnement et de la biodiversité ».

  •  Les EEP

Les EEP sont des programmes européens d’élevage créés pour la sauvegarde des espèces animales en danger. Ces programmes consistent à déléguer la gestion de toute la population captive d’une espèce donnée à un seul coordinateur européen EAZA aidé d’un comité scientifique. Les recommandations de reproduction, de transferts, etc. doivent alors être suivies scrupuleusement par chaque établissement pour garder au minimum 90% de la variabilité génétique de la population captive sur 100 ans. En 2010, le Muséum de Besançon présentait 22 EEP (44 % des espèces, 53 % des mammifères) et 14 ESB (28 % des espèces, 25 % des mammifères). Alors qu’en 1998, 1 espèce sur 10 du Jardin zoologique était gérée en EEP ou ESB, ce sont désormais plus de 7 espèces sur 10 qui le sont. Dans les prochaines années, il est prévu de continuer à accueillir les espèces qui nécessitent un effort particulier de conservation. Ceci est en cohérence avec les recommandations issues des « Regional Collection Plans » (RCP) de l’EAZA, et avec les informations issues de la Liste rouge de l’UICN caractérisant le statut des espèces dans la nature.

Plus d’infos : www.eaza.net

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