L’Agence Régionale de Santé Bourgogne Franche-Comté a publié son rapport sur l’eau potable en Franche-Comté.
Les principaux résultats du bilan régional sur la période 2012-2014 :
Sur la période 2012-2014, l’ARS a effectué 24630 analyses dans le cadre du contrôle sanitaire dont 18531 au robinet du consommateur. Les principaux résultats de ces analyses sont les suivants :
La qualité microbiologique et la turbidité
Sur la période 2012-2014, 91,3% de la population a été alimentée par une eau de très bonne qualité (c’est à dire 95 à 100% des analyses conformes)
14,1% des installations, en particulier les petites unités de distributions présentent encore des non conformités microbiologiques ponctuelles voire très fréquentes c’est-à-dire plus de 15% des analyses non conformes. Les départements du Doubs et du Jura sont particulièrement concernés avec respectivement 19,2% et 19,1% des Unités de distribution (UDI) soit 9027 habitants pour le Doubs et 8977 habitants pour le Jura.
Une formation des exploitants d’eau potable des UDI de moins de 1000 habitants aux techniques et bonnes pratiques de la désinfection de l’eau a été mise en œuvre par l’ARS dans le cadre du PRSE2, avec la formation de 43% du public ciblé.
Pour la turbidité, 13,6% des UDI alimentant près de 32000 habitants ont présenté des non conformités récurrentes c’est-à-dire plus de 15% des résultats dépassant 2 NFU (Unité de mesure de la turbidité). Ce taux d’UDI est stable par rapport à la période 2009-2011 (13%). Ces non conformités récurrentes sont principalement constatées sur des UDI alimentées par des eaux souterraines karstiques.
Les pesticides
93,3% de la population a été alimentée par une eau conforme pour les pesticides contre 95% au niveau national en 2012. Des situations de non-conformité ont concerné 5,1% de la population régionale soit 60774 personnes, situation comparable à la moyenne nationale en 2012. Les départements de la Haute-Saône (secteur du Graylois) et du Jura sont les plus concernés par la problématique des pesticides.
Suivant les molécules détectées, leurs concentrations et les risques sanitaires associés, des restrictions d’usages de l’eau ou des arrêtés spécifiques de demande de mise en conformité sont pris en application du code de la santé publique.
Les ressources en eau impactées sont pour la plupart identifiées comme prioritaires au titre du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux et des plans d’actions sont en cours pour restaurer la qualité de l’eau.

La protection des captages
A fin 2014, 64% des 1256 captages sont protégés par des périmètres de protection établis par un arrêté préfectoral de déclaration d’utilité publique. Les principaux captages, c’est-à-dire ceux qui alimentent beaucoup de population, sont protégés. Ainsi 80% de la population est alimentée par une eau issue de captages disposant de périmètres de protection. Des disparités importantes demeurent entre les départements de Franche-Comté principalement liées au nombre de captages à protéger. Par ailleurs, 22% des captages sont en phase finale de protection, c’est-à-dire au niveau de l’enquête publique.
Synthèse
Les actions menées par les collectivités ces dernières années, avec le soutien de leurs partenaires financiers, ont permis d’améliorer sensiblement la protection des captages. Les résultats traduisent une bonne qualité globale de l’eau avec des disparités géographiques liées à l’origine de l’eau (turbidité, agressivité…). Ils traduisent notamment la vulnérabilité des petites unités de distribution en zone karstique au risque microbiologique.
Pour les pesticides, les résultats montrent une tendance à l’augmentation qui demande à être suivie dans le temps. Des modifications des pratiques agricoles doivent êtres mises en œuvre dans le bassin d’alimentation des captages. Cette action préventive sur la durée, associée à l’outil réglementaire des périmètres de protection, doit être couplée à l’amélioration des filières de traitements.
La fiabilisation des petites installations en milieu rural constitue le principal enjeu de la région pour sécuriser l’alimentation en eau potable. Elle passe par une mutualisation et une optimisation des compétences techniques et financières, afin de mettre en place les traitements de filtration et de désinfection nécessaires. Les schémas directeurs d’alimentation en eau potable en cours, ainsi que les dispositions de la loi NOTRe devraient permettre une rationalisation de la gestion de l’eau potable et contribuer ainsi à améliorer encore la qualité de l’eau distribuée au consommateur.



