» Bien que la pratique de la chasse soit strictement encadrée dans le Doubs avec l’utilisation obligatoire de parkings de chasse et l’interdiction d’avoir recours aux véhicules pour poursuivre le gibier, des transgressions sont parfois constatées.
Ces « safaris 4×4 » nuisent à l’image de la grande partie des chasseurs qui ne se reconnaissent pas dans ces pratiques.
Dans la majorité des cas, ce sont les chasseurs locaux eux-mêmes qui alertent les autorités compétentes ou déposent des plaintes pour combattre ces agissements.
Les pratiques mises en cause se caractérisent par des intrusions « sauvages » sur autrui, en véhicule tout terrain et au cours des battues pour poursuivre un sanglier, ce qui a tendance à agacer à juste titre les pratiquants qui respectent la réglementation.
L’image de la chasse est salie par des minorités pourtant bien identifiées qui se croyaient jusqu’à présent intouchables !
En effet, l’infraction étant difficile à caractériser, les auteurs étaient rarement appréhendés et les peines prononcées n’étaient souvent pas à la hauteur des faits.
La Fédération des Chasseurs, épaulée par ses adhérents, souhaite donc faire passer un message fort aux quelques délinquants de la chasse qui gangrènent leurs rangs. Cette époque des dérives est révolue !
En parallèle, la Fédération des Chasseurs du Doubs tient à rappeler, qu’au travers de son Schéma Départemental de Gestion Cynégétique et conformément à la réglementation, elle favorise la récupération des chiens à l’issue de l’action de chasse ou à tout moment pour raisons de sécurité sur autorisation du responsable de battue.
Une volonté des chasseurs du Doubs d’en finir avec les « brebis galeuses »
Une enquête a été envoyée aux présidents des territoires de chasse du Doubs en mars dernier, soit à 622 personnes. Au travers de cette enquête, il était important pour la Fédération des Chasseurs de recueillir l’avis et le ressenti des responsables de chasse sur cette problématique.
442 réponses ont été reçues à la Fédération, ce qui témoigne d’un intérêt particulier des chasseurs sur le sujet. Selon ce sondage, plus de 80% des participants indiquent avoir déjà été confrontés à la problématique des « safaris 4×4 » sur leur territoire et, pour 35% d’entre eux, très fréquemment.
86% se préoccupent de l’image négative véhiculée par ces pratiques et sont prêts à soutenir leur Fédération pour les éradiquer.
Des opérations « coups de poing » …
La Fédération des Chasseurs avait annoncé la couleur dès l’ouverture de la chasse par le biais de communiqués à destination de ses adhérents : les opérations de contrôle vont s’intensifier !
Un partenariat sans précédent a été monté entre la Fédération des Chasseurs et la gendarmerie dans le cadre du réseau DATER (Dispositif d’Appropriation Territoriale, Environnementale et d’Echange du Renseignement). Il permet à des gendarmes référents et formés d’intervenir rapidement s’il est constaté des irrégularités liées aux pratiques de chasse ou des atteintes à l’environnement. Les informations sont remontées par les chasseurs eux-mêmes, également engagés dans ce réseau de surveillance. La force d’une telle opération réside ainsi sur la participation et la vigilance de tous. La Fédération des Chasseurs souhaite une prise de conscience générale et un non-cautionnement ! Tous les signalements seront pris en considération pour faire avancer les enquêtes, monter des opérations sur le terrain.
… qui portent leurs fruits
L’opération menée conjointement entre la Fédération des Chasseurs et la gendarmerie le dimanche 22 novembre à Levier témoigne à elle seule de l’efficacité du dispositif.
Grâce aux renseignements recueillis sur le terrain, une quinzaine de gendarmes ont été déployés sur place avec l’appui d’un hélicoptère muni d’une caméra thermique. Cette opération de grande envergure a permis d’appréhender des « habitués » des safaris 4×4.
Six infractions ont été relevées : trois pour chasse à l’aide d’un engin prohibé, deux pour chasse sur le terrain d’autrui sans le consentement du propriétaire et une pour transport à bord d’un véhicule d’une arme de chasse non démontée.
L’attente de peines exemplaires
La Fédération des Chasseurs qui se portera bien entendu partie civile auprès des tribunaux a également entamé des discussions avec les procureurs pour mieux sanctionner les contrevenants avec le retrait systématique du permis de chasser mais aussi la saisie des véhicules, armes et colliers GPS…
D’autres opérations de contrôle, de même ampleur, sont déjà programmées pour cette saison de chasse 2020/2021. Elles s’intensifieront jusqu’à ce que cette problématique soit définitivement enrayée et que la majorité des chasseurs puisse s’adonner à leur passion avec davantage d’apaisement.
Pas d’amalgame entre « safari 4×4 » et chasse à courre
Lors d’articles publiés dans la presse locale, il a été malencontreusement fait mention de « chasse à courre en 4×4 » pour qualifier les dérives ci-dessus. Dans ce cadre, l’utilisation de l’expression « Chasse à courre » est particulièrement mal venue et préjudiciable. En effet, la chasse à courre, strictement encadrée par la loi, se prévaut d’un respect sans faille de la réglementation, de la culture et des valeurs qui la caractérisent. Ce mode de chasse bannit l’utilisation de véhicules lors du laisser-courre. Elle ne saurait donc être comparée à ces pratiques mécanisées où les contrevenants ne respectent ni la réglementation, ni aucunes des règles de bienséance liées à la pratique de la chasse. «
Fédération Départementale des Chasseurs du Doubs
(Crédit Photo : Dominique GEST)
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