« Un écrin dans l’écrin » La présidente du département du Doubs, Christine Bouquin, est admirative des travaux effectués au Musée de la Résistance et de la Déportation, chiffrés à 5 millions d’euros. Un nouvel espace d’accueil, une nouvelle muséographie et des espaces extérieurs réaménagés : « Nous assistons aujourd’hui à la troisième mue du Musée », déclare, émue, Anne Vignot, la maire de Besançon, qui a présidé la cérémonie. 

Un site à haute valeur historique et mémorielle 

La Citadelle, lieu d’histoire et de mémoire. Entre 1941 et 1944, 100 hommes et femmes, Français ou étrangers, ont été fusillés par les Allemands à l’intérieur de ses murs. Trente ans plus tard, le 17 juillet 1971, le Musée de la Résistance et de la Déportation est inauguré par Jean Minjoz et Denise Lorach, juive déportée à Bergen Belsen en 1944. En hommage à sa fondatrice, en 2001, le Musée est labellisé « Musée de France ».

De janvier 2020 à septembre 2023, les visiteurs de la Citadelle ont trouvé porte close devant le Musée de la Résistance et de la Déportation. L’attente en a valu la chandelle selon son conservateur, Vincent Briand : « 60 % des objets de collection actuellement présents ont été sortis des réserves. » Le Musée compte aujourd’hui 120 000 pièces, parmi lesquelles 600 œuvres d’art réalisées en déportation, une des plus grandes collections en Europe. Enfin, en plus des œuvres présentent de manière permanente, les visiteurs peuvent découvrir, au travers des expositions temporaires, des objets et des documents inédits.

Un devoir de mémoire

Aujourd’hui, « ne pas témoigner serait trahir ». Anne Vignot a repris les mots de Denise Lorach pour démontrer le besoin d’évoquer la Seconde Guerre mondiale, en 2023, alors que « les manifestations néonazies et les agressions de groupuscules d’extrême-droite font régulièrement l’actualité ». Le Musée de la Résistance et de la Déportation a simplifié sa scénographie, sélectionné les objets phares, insisté sur les parcours personnels de résistants et de déportés afin de parler à un public plus large. Pour Patricia Mirallès, Secrétaire d’État chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire, les enseignants de la région doivent se servir de cet outil dans leur « projet pédagogique » avec leurs élèves.

                                                                                                                                                                                                                                         Par Rémi Girardet