Villages FM : Une des difficultés majeures de cette course ?
G. Verdenet : L’acclimatation de tout humain à des conditions de froid extrême qui nécessite une sérieuse préparation.Villages FM : Concrètement, comment se déroule la course au fil des jours ?
G. Verdenet : On est en autonomie. Chacun tire un traîneau d’une vingtaine de kilos avec un couchage, un réchaud, de l’alimentation lyophilisée et du matériel pour répondre aux différents problèmes que l’on peut rencontrer. C’est là que la préparation matérielle est importante parce qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Il y a quand même quelques points de contrôle, pour des questions de sécurité.

Villages FM : Commet gérez-vous la question capitale du sommeil ?
G. Verdenet : En 2003, ça a été le problème car je n’avais jamais connu de course aussi longue. J’avais déjà couru sur 50 heures : là il est possible de s’abstenir de sommeil pendant deux nuits mais quand on court 8 jours, il faut bien dormir. Je me fait conseiller par des médecins, un peu comme les navigateurs. Actuellement, on est parti sur un rythme de sommeil de 20 heures d’effort pour 4 heures de sommeil. Mais il faut savoir quand est-ce qu’on cale le sommeil. En plus, les nuits sont longues dans le Yukon : de 18h jusqu’à 8h. (…).

Villages FM : Au niveau géographique, pourriez-vous situer plus précisément cette course ?
G. Verdenet : La course s’intitule 66.33 : c’est la latitude du Cercle Polaire. On part d’un point qui s’appelle Eagle Plains. Après 30 km, on rentrera dans le Cercle Polaire. On va traverser la partie canadienne : d’abord dans le Yukon puis sur les Territoires du Nord. L’arrivée se fera au bord de la mer de Beaufort, tout au nord du Canada.

Villages FM : Comment vous préparez-vous ?
G. Verdenet : La préparation mentale, très importante, débute plusieurs mois avant l’épreuve. Elle consiste à emmagasiner avant de partir tous les appuis au niveau moral. Ca, je le fais à partir de mes rencontres, en partageant ma passion grâce aux diaporamas. La plupart des gens que je rencontre m’encouragent et cela me donne la force de me dépasser. Même dans les grands déserts, je ne me sens pas seul. Parce que sur le chemin, je vais peut-être rencontrer quelques caribous et Inuits mais ça ne sera pas suffisant ! (…) Dans quelques jours, je présente mon diaporama dans la prison de Mulhouse. Ce sont des témoignages très forts quand les prisonniers retournent dans leur cellule et me souhaitent “bon vent et grande chance” ! (…)

Villages FM : Quelles sont vos intentions lorsque vous allez à la rencontre du public ?
G. Verdenet : Je voudrais partager cette chance d’avoir une bonne santé, sans dire que je suis un athlète de haut niveau.(…). Partager cette occasion d’aller hors des sentiers battus. Parce que même le touriste fortuné ne pourra pas vivre un tel périple. Je présente mes diapositives suivant la demande, de la forêt amazonienne aux touaregs dans le désert, et après il y a un temps d’échange autour du voyage.

Villages FM : Quelles que soient les conditions de la course, vous prenez le temps de prendre des photos ?
G. Verdenet : C’est pas toujours évident d’avoir un appareil photo dans des conditions extrêmes et il ne faut pas croire que j’ai un photographe avec moi ! Au cercle polaire par exemple, j’aurai sûrement une ou deux paires de gants et il faudra garder l’appareil contre le corps afin de préserver les piles du froid.

Laura Franco

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