En une année, de novembre 2006 à novembre 2007, la SARL Chays à Valdahon constate une augmentation d’environ 30% du prix du fioul. Sa marge bénéficiaire sur le fioul étant fixe et non exprimée en pourcentage, l’évolution du chiffre d’affaires n’est que le reflet de l’évolution du prix de la matière première. Face au souhait des clients de réduire leur facture énergétique, les vendeurs de fioul conseillent sur l’installation de nouvelles chaudières plus performantes et par conséquent plus économiques, afin de rendre leur produit compétitif. En effet, cette augmentation a engendré une évolution dans les habitudes de consommation des clients: “Beaucoup de particuliers ne font plus remplir leur cuve au début de l’automne mais préfèrent demander deux livraisons durant la saison hivernale de façon à échelonner les paiements. D’autres clients nous demandent des paiements en plusieurs mensualités.” Face aux inquiétudes des français, le gouvernement a annoncé en novembre le doublement de la “prime à la cuve” pour les ménages non imposables se chauffant au fioul, passant ainsi de 75 à 150 euros.
Dans le domaine des transports, le coût du carburant reste un élément primordial de la santé des entreprises. Alain Jeanneret, à la tête de la société éponyme basée à Levier et spécialisée dans les transports en autocars (tourisme, scolaire, taxi…) nous explique que les carburants représentent une part importante du chiffre d’affaires soit 15,56% (contre 30% pour les salaires). Un chiffre dont la progression dépend de l’augmentation du prix du carburant estimée par A. Jeanneret à 23% sur les 10 derniers mois. Tandis que cette hausse est naturellement répercutée sur les devis réalisés quotidiennement, elle ne peut l’être sur des marchés distribués sur cinq ans. L’actualisation annuelle des prix de ces marchés ne permettant pas de compenser le manque à gagner des mois précédents.
Cette flambée des prix accule certaines entreprises qui se retrouvent d’ores et déjà dans l’obligation de restructurer leur activité. Franck Ordinaire considère qu’avec une consommation de 70 litres aux 100 kilomètres, une moyenne de 250 à 300km par jour, son grumier n’est plus rentable. Ainsi, cet exploitant forestier installé à Amancey, ne livre plus systématiquement le bois qu’il vend ou sous-traite la partie livraison à des structures de taille plus importante. S’il utilise occasionnellement son camion pour charger le bois, il a dû se séparer de son conducteur et envisage à terme la vente de son engin pour se consacrer pleinement à ses autres secteurs d’activité.
Ces entrepreneurs locaux soulignent que cette flambée du pétrole s’accompagne d’une hausse des prix de nombreux matériaux, ce qui représente un autre handicap. Seule la mise en place de mesures gouvernementales telles que celles appliquées aux marins-pécheurs permettrait aux entreprises de limiter l’impact de la flambée de l’or noir sur leur fonctionnement.

Laura Franco

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