Shiva, lionne d’Asie née à la Citadelle de Besançon en 2005 est décédée ce vendredi 5 décembre 2014, pour une raison encore indéterminée. Des analyses vétérinaires sont actuellement en cours.
Shiva formait un couple avec Téjas et avaient ensemble donné naissance à plusieurs portées de lionceaux dont la dernière (le 2 août dernier) de trois petits.
Ses trois lionceaux (deux femelles : Aya et Sakura et un mâle : Saiko), âgés de 4 mois, désormais sevrés et en parfaite santé, peuvent poursuivre leur développement vers l’âge adulte.
Si le temps le permet, les petits continueront à sortir en alternance avec leur père, Téjas.
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ARCHIVE : nous apprenons le décès du lionceau d’Asie né le 14 août 2013 des amours des 2 lions d’Asie de la Citadelle…
La petite lionne d’Asie née à la Citadelle de Besançon le 14 août dernier n’a pas survécu. Malgré la présence d’un seul individu viable au sein de la portée, le nombre de jeunes pouvant atteindre six, cette naissance était très encourageante pour le programme d’élevage européen de cette espèce en danger critique d’extinction.
Cette mort n’est pas exceptionnelle. En effet, dans la nature, moins d’un jeune sur deux survit durant le premier mois, période cruciale. D’autre part, le temps de gestation et l’élevage des jeunes demandent environ deux ans à la mère avant de pouvoir mettre bas à nouveau. Pour des animaux qui dépassent rarement l’âge de douze ans, cette durée limite le nombre de naissances par couple. Parfois, l’un des membres du couple choisit de tuer ses jeunes s’il estime qu’ils sont trop peu nombreux ou trop faibles pour atteindre l’âge adulte. En agissant ainsi, le couple se laisse la possibilité de donner naissance à une portée plus vaillante quelques mois plus tard.
C’est peut être cette situation qui vient de se passer à la Citadelle de Besançon puisque le lionceau a été retrouvé décédé auprès de sa mère. D’après la vidéo de surveillance, un éloignement progressif de la mère a finalement conduit celle-ci à provoquer la mort de son petit, probablement jugé trop faible.
Avec à peine 350 lions d’Asie dans la nature (contre 100 000 pour le lions d’Afrique) et moins de 100 individus en Europe dans des zoos dans le cadre d’un programme de sauvegarde en captivité (EEP), la naissance d’un lion d’Asie – qui plus est d’une femelle – est un grand événement et un espoir supplémentaire pour la pérennité de cette espèce rare et très menacée classée en danger sur la liste rouge de l’UCN (l’Union internationale pour la conservation de la nature).
Le Jardin Zoologique abrite un nouveau petit pensionnaire né le 14 août dernier des amours des 2 lions d’Asie de la Citadelle, Téjas et Shiva. Pour mémoire, le mâle Téjas est né au Zoo de Bristol (Royaume-Uni) et arrivé en 2008 à la Citadelle à l’âge de 4 mois et 1/2. Quant à Shiva, la femelle, elle est née à la Citadelle en 2005 est de retour sur ses terres natales depuis avril 2013 après un séjour de près de 3 ans au Parc zoologique de Bristol.
Le lionceau est une femelle qui pesait 1,520 kg à 2 jours.
Elle sera allaitée par sa mère durant environ six mois même si elle commencera également à se nourrir de viande dès l’âge de 2 mois. Elle devrait prendre plus d’un kilo par semaine pour atteindre 130 kg à l’âge adulte.
Fragiles, la maman et son petit sont pour le moment isolés dans la fauverie à l’abri des regards et ce pour une période de six premières semaines environ. Un système de caméras permet toutefois au public de découvrir les coulisses de la fauverie sur un écran placé à l’extérieur du parc des lions.
D’ici 2 mois, si le temps le permet, le lionceau et sa mère seront sortis en alternance avec le mâle. En effet, par instinct de protection maternelle, la femelle n’accepte pas encore la présence du mâle. La mère et sa petite sont donc isolées, un accès de mauvaise humeur étant possible si l’on précipite la mise en contact avec le père.
Pour mémoire, le Muséum de Besançon participe au programme européen d’élevage de cette espèce depuis 2000, celui-ci comptant moins de 100 individus en Europe dans une trentaine d’espaces zoologiques. Rappelons également que Lady, la mère de Shiva, avait donnée naissance à 6 jeunes en 2 portée (2002 et 2005).
Au coeur de la Citadelle de Vauban inscrite en 2008 par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine mondial, le Jardin zoologique du Muséum de Besançon dénombre chaque année 100 à 150 nouveau-nés, signes du bon état de santé des animaux, de leur bonne adaptation à leur environnement ainsi que de la qualité des soins qui leur sont prodigués. Pour les espèces menacées et rares en captivité, ces naissances sont exceptionnelles. C’est le cas pour le lion d’Asie.
En savoir plus sur …
> Le Lion d’Asie
Le Lion d’Asie (Panthera leo persica) est une espèce protégée très menacée de disparition contrairement à son cousin d’Afrique. Il ne reste en effet qu’à peine 350 lions d’Asie dans la nature (contre 100 000 pour le lions d’Afrique) très exactement dans la forêt de Gir en Inde, et moins de 100 individus en Europe dans des zoos dans le cadre d’un programme de sauvegarde en captivité (EEP) qui organise la reproduction et gère la pureté génétique des espèces.
> Des mesures de conservation
Les mesures de conservation in situ (dans la nature) sont l’interdiction de la chasse, la protection de l’habitat du Lion d’Asie en parc national et la mise en place d’un programme d’élevage conservatoire visant à la réintroduction. Cette dernière mesure permet d’éviter qu’un unique noyau de population soit condamné à l’érosion génétique dans une seule et même forêt. Parallèlement à ces actions in situ, la conservation ex situ (en captivité) d’une espèce menacée est nécessaire car elle permet de mieux la connaître donc mieux la protéger. De plus, ces animaux nés en parcs zoologiques deviennent des ambassadeurs pour leurs congénères sauvages. Leur présentation en établissement zoologique permet de sensibiliser le public et de récolter les fonds nécessaires à la conservation de l’espèce dans son milieu naturel. Enfin, cela garantit par la reproduction le maintien d’une population génétiquement viable.
> Le Muséum de Besançon
Comme tout établissement labellisé « Musée de France », le Muséum de Besançon a pour mission de conserver et préserver des collections revêtant un intérêt public. Ces collections sont organisées « en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public » (définition du Code du Patrimoine).
Sa particularité tient à son positionnement à l’intersection de deux mondes : celui des musées d’histoire naturelle et celui des établissements présentant de la faune captive.
La diversité et la qualité des collections vivantes rassemblées sous l’égide du Muséum sur le site de la Citadelle de Besançon – au sein du Jardin zoologique, de l’Insectarium, de l’Aquarium et du Noctarium – sont sans équivalent en France.
Intégré depuis le 1er janvier 2011 dans l’établissement public Citadelle-Patrimoine mondial, le Muséum agit, à l’instar de l’UNESCO, dans le but d’ « éduquer pour un développement durable, notamment par le respect de l’environnement et de la biodiversité ».
> Les EEP
Les EEP sont des programmes européens d’élevage créés pour la sauvegarde des espèces animales en danger. Ces programmes consistent à déléguer la gestion de toute la population captive d’une espèce donnée à un seul coordinateur européen EAZA aidé d’un comité scientifique. Les recommandations de reproduction, de transferts, etc. doivent alors être suivies scrupuleusement par chaque établissement pour garder au minimum 90% de la variabilité génétique de la population captive sur 100 ans.
En 2010, le Muséum de Besançon présentait 22 EEP (44% des espèces, 53% des mammifères) et 14 ESB (28 % des espèces, 25% des mammifères)
Alors qu’en 1998, 1 espèce sur 10 du Muséum était gérée en EEP ou ESB, ce sont désormais plus de 7 espèces sur 10 qui le sont.
Dans les prochaines années, il est prévu de continuer à accueillir les espèces qui nécessitent un effort particulier de conservation. Ceci est en cohérence avec les recommandations issues des « Regional Collection Plans » (RCP) de l’EAZA, et avec les informations issues de la Liste rouge de l’IUCN caractérisant le statut des espèces dans la nature.
Plus d’infos : www.eaza.net
> La liste rouge de I’UCN
Créée en 1963, La liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature constitue l’inventaire mondial le plus complet de l’état de conservation global des espèces végétales et animales.
Son principal but est d’alerter le public et les responsables politiques sur l’ampleur du risque d’extinction qui frappe de nombreuses espèces et la nécessité urgente de développer des politiques de conservation. Elle incite et aide ainsi la communauté internationale à agir dans le sens de la réduction du taux d’extinction des espèces menacées.
Plus d’infos : www.iucnredlist.org



