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Pierre MAGNIN Professeur titulaire honoraire de médecine
Pierre MAGNIN Professeur titulaire honoraire de médecine, né en 1926 à Nancy et domicilié à Châteauvieux-les-Fossés.

En 1940, une question bien plus pressante s’impose à lui : celle de la liberté. En 1940, alors que la France capitule, la voix du Général de Gaulle s’élève et clame «La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre». Agé de 15 ans, Pierre refuse d’être « condamné à être esclave » et choisit la liberté. Il transportera journaux et matériel, participera à des actions de sabotage au péril de sa vie et au côté d’un père dont il ignore les responsabilités… un père chef de la Résistance en Lorraine !
A la libération, sa tenace curiosité le conduit à étudier les sciences : de la chimie médicale à l’anatomie en passant par la physique. Dès 1950, très jeune médecin installé, son intérêt pour les phénomènes sanguins et respiratoires l’amène à se spécialiser dans « l’exploration respiratoire du sang». Pris dans l’effervescence d’un siècle de découverte médicale (les antibiotiques, les antalgiques, les anesthésiques sans compter l’évolution du matériel) et répondant à une soif intarissable de connaissance, le professeur Magnin cumulera diplômes et titres dans divers domaines scientifiques et médicaux, tels que la physiologie animale et végétale et la pharmacologie. Suscitant la reconnaissance de ses pairs mais également l’intérêt des politiques, c’est à ses projets qu’il consacre toute son énergie. En 1964, sous décret du Président Charles de Gaulle, est créé à Besançon sous sa direction le premier service de « physiopathologie respiratoire et cérébrale et de pharmacologie ». Des contrats passés avec des laboratoires pharmaceutiques privés participent majoritairement au financement du projet et permettent le développement du pôle recherche au sein de la faculté de médecine bisontine. Nommé doyen, il parvient en 1970 à négocier les budgets nécessaires à la construction du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Jean Minjoz en acceptant son premier poste de Recteur d’académie à Clermont-Ferrand. Durant cette plongée dans le monde de l’Education Nationale, P. Magnin lance plusieurs projets, notamment en Franche-Comté avec la création du premier établissement Sport/Etudes aux Rousses. Il engage une réflexion sur les rythmes scolaires et entreprend la rénovation et la construction de nombreux établissements (Lycée national du bois de Mouchard). Membre du Conseil Economique et Social (CES) puis à nouveau recteur, le professeur Magnin se replonge en 1989 dans la recherche médicale, n’ayant jamais perdu de vue les pastilles colorées de son enfance.
C’est dans cet esprit qu’il entreprend dès les années soixante-dix les premières expérimentations en chromatothérapie (1). Cette méthode scientifique qui vise à utiliser de façon rationnelle les rayonnements colorés produit des résultats thérapeutiques surprenants, notamment sur des lésions articulaires, sur des traumatismes ou encore des troubles psychiques tels que la dépression. Actuellement entouré d’éminents spécialistes tels que Raphaël Nogier (fils de Paul Nogier, fondateur de l’auriculothérapie), Pierre Magnin se consacre pleinement à la rédaction d’un ouvrage qui, répondant en partie à la question originelle, mettra en perspective le potentiel de cette thérapie.
Homme de science, il cultive sa vie durant l’esprit humaniste de la médecine, celle définie par Hypocrate dont la devise est «Avant tout, ne pas nuire». «Aujourd’hui, le médecin est asservi à la technique et à la chimie, tandis que pour certains le malade pourrait passer au second plan. En réalité, nous n’avons pas le choix entre former des médecins ou celui de former des ingénieurs» explique le professeur.
(1) Cette méthode consiste à projeter des rayons lumineux colorés, obtenus par passage d’une lumière blanche à travers des filtres sélectionnant dans le visible des longueurs d’ondes précises, perçues à l’œil comme “des couleurs”. La chromatothérapie s’utilise à trois niveaux : directement au niveau d’une affection, au niveau oculaire ou au niveau des points d’acuponcture.