Ce 11 janvier 2020 une cérémonie a eu lieu en mémoire du commandant Baptiste CHIRIÉ et de la capitaine Audrey MICHELON, décédés le 9 janvier 2019 à Mignovillard dans le crash de leur mirage 2000D.
La stèle a été réalisée par leurs frères d’armes de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey et symbolise leur avion qui s’est abîmé quelques mètres plus loin dans la forêt et leur dévouement au service de la France.
Une cérémonie a aussi eu lieu devant la stèle à la date anniversaire, en présence des familles et amis, des autorités militaires, et du Préfet.
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Crash du mirage 2000D à Mignovillard, ce que précise le rapport d’enquête
Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’Etat (BEA-É) a rendu son rapport d’enquête de sécurité concernant le crash du mirage 2000D survenu le 9 janvier 2019 à Mignovillard.
Dans son rapport d’enquête de sécurité, le BEA-É indique que la cause la plus probable de l’événement est « l’absence de stabilisation à l’altitude de sécurité est une désorientation spatiale non reconnue de l’équipage« .
Cela peut être expliqué par une « illusion perceptive », une « conscience erronée de la situation », une éventuelle « absence ponctuelle de surveillance du navigateur ou une inefficacité à avertir le pilote » (temps trop court, surdité inattentionnelle ou incompréhension du pilote).
Entre la séquence « tentative de ressource » et la collision, la durée est inférieure à 5 secondes. La « tentative d’éjection » est de 170 millisecondes avant la collision avec le sol.
Le rapport précise que compte tenu de la « destruction des enregistreurs de vol et de l’absence d’éléments probants issus des expertises d’autres scénarios ne peuvent être exclus ».
Par contre l’hypothèse d’une panne technique est clairement rejetée : « Si l’équipage avait été confronté à une panne, il aurait pris le temps de la traiter et aurait retardé sa reprise de terrain, voire aurait annulé son vol en cas de panne majeure. Or, la reconstitution au simulateur de DGA EV a permis de constater que l’équipage n’a eu que le temps de réaliser la procédure standard de dégagement et de reprise de terrain. Il n’a donc pas pu traiter une éventuelle panne ».
D’autres causes ont également été identifiées et ont contribué à l’évènement dont un manque d’entraînement organique au sein de la 3e EC (Escadron de Chasse), un manque d’entraînement de l’équipage à la mission de SDT (suivi de terrain), une impossibilité de simuler la passe de tir SCALP (système de croisière conventionnel autonome à longue portée) au simulateur de vol et une difficulté pour l’armée de l’air à apporter des solutions immédiates aux problématiques complexes de capacités d’entraînement remontées par le commandement local.
Dans le contexte de vol, il est souligné que le lundi 7 janvier (2 jours avant l’accident), l’équipage a réalisé une séance au simulateur consacrée aux pannes nécessitant des réactions d’urgence et à la mécanisation des procédures de SDT (suivi de terrain). Le pilote a effectué en remplacement d’une mission de combat aérien, une mission de voltige et des approches finales aux instruments sur mirage 2000D la veille de l’accident.
(Photo : VILLAGES FM – jeudi 10 janvier 2019 à Mignovillard).
Communiqué de presse du Chef d’état-major de l’Armée de l’air (10 janvier 2019)
Le chef d’état-major de l’Armée de l’air, le général d’armée aérienne Philippe Lavigne, et tous les aviateurs ont la tristesse d’annoncer le décès de l’équipage du Mirage 2000D, recherché depuis hier dans le Jura.
Il exprime sa très forte émotion et ses plus sincères condoléances aux familles et aux proches du Capitaine Baptiste CHIRIÉ et de la Lieutenant Audrey MICHELON, morts en service aérien commandé.
Breveté pilote de chasse, le Capitaine Baptiste CHIRIÉ détenait la qualification de pilote de combat opérationnel. Il totalisait 24 missions de guerre et 940 heures de vol.
Brevetée Navigateur Officier Systèmes d’Armes, la Lieutenant Audrey MICHELON détenait la qualification de sous-chef navigatrice. Elle totalisait 97 missions de guerre et 1250 heures de vol.
Comme la ministre, le chef d’état-major de l’Armée de l’air se rendra dès demain sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey pour être aux côtés des familles, des aviateurs de la base aérienne et pour leur manifester toute la solidarité de l’Armée de l’air.
Il adresse ses remerciements à l’ensemble des personnels engagés depuis hier dans les opérations de recherche de l’aéronef et de son équipage.