Villages FM : Vous revenez sur le grand écran avec un deuxième film tourné en Franche-Comté, de quoi parle-t-il ?
Samuel Collardey : C’est l’histoire de Mitri, un jeune sénégalais de 15 ans passionné de football qui rêve des plus grands clubs tels que Chelsea ou encore Barcelone. Il rencontre un recruteur véreux qui va lui promettre une place dans un centre de formation en contre partie d’une importante somme d’argent.
Arrivé en France, l’agent disparaît et Mitri se retrouve seul dans les rues de Paris. Placé en foyer, il atterrit finalement en province dans le Pays de Montbéliard.
Villages FM : Ce film est-il inspiré d’une histoire vraie ?
Samuel Collardey : Je voulais continuer le travail que j’avais commencé avec «l’apprenti », à savoir une mise en lumière sur la jeunesse populaire. Alors je me suis rendu dans le centre de Formation du FSCM où j’ai rencontré un joueur sénégalais. Son histoire m’a bouleversé : le recruteur dans les rues du Sénégal, la dette, l’abandon, le placement en foyer puis finalement une rencontre décisive avec un entraîneur de club amateur. Je me suis basé sur son témoignage pour réaliser ce film.
Villages FM : Comment s’est passé le tournage ?
Samuel Collardey : Les quinze premières minutes du film sont tournées au Sénégal où j’y suis resté huit semaines pour m’imprégner de la réalité là-bas et de l’espoir de ces jeunes. Mais la grosse partie du film a été tournée dans le Pays de Montbéliard. C’est un mélange d’acteurs professionnels et d’acteurs non-professionnels : des gens de Montbéliard qui jouent leurs propres rôles, beaucoup au centre de formation du FC Sochaux mais aussi dans les petits clubs de Voujeaucourt.
Villages FM : Vous faites également une mise en lumière sur le bassin industriel du Pays de Montbéliard avec Peugeot…
Samuel Collardey : En effet, des scènes y sont tournées, c’est un acteur incontournable. Le club et l’usine sont inséparables ! Au départ, l’équipe trouvait ses joueurs parmi les ouvriers de l’usine et à l’époque, les ouvriers s’installaient sur les toits de la forge pour regarder les matchs. Le stade était comme une Église où l’on se retrouvait le dimanche pour communier entre collègues. Le foot et Peugeot sont liés… Filmer le foot c’est une manière de filmer ce bassin industriel, de visiter ce monde-là.
Villages FM : Un dernier mot pour conclure ?
Samuel Collardey : Je voudrais juste rappeler que même si la toile de fond de ce film c’est le football amateur où beaucoup vont se retrouver, il aborde également beaucoup d’autres sujets liés à l’éducation et à l’espoir notamment. J’ai décidé de mettre en avant ce gamin qui, lui, a réussi. J’aurais pu retracer l’histoire de ceux qui échouent mais j’ai la naïveté de penser que l’accomplissement d’un rêve est encore possible.
Le film «Comme en lion » sorti en avant première en Franche-Comté au mois de décembre 2012, s’apprête à faire sa sortie nationale le 9 février 2013 dans toutes les salles. Nul doute que ce film réalisé dans notre région sera un réel succès. Un vrai message d’espoir pour ce début d’année.



