Cette commune de 260 habitants possède une grande belle forêt de résineux, où de jolies balades sont possibles. À disposition des promeneurs, une cabane de chasse y a été récemment construite. Cette forêt permet également un accès direct aux fermes isolées à quelques kilomètres du village, plus précisément au hameau du « Petit Paris », installé au bord de la nationale entre Besançon et Pontarlier et où se trouve un bar restaurant du même nom. Pour la petite anecdote, ce hameau porte ce nom, car bien situé en bordure de route, les voyageurs faisaient souvent halte dans les cafés au siècle dernier. Une ambiance festive y régnait. Un jour, le curé de la paroisse s’exclama du haut de sa chaire, c’est un vrai petit Paris ! De cette annonce, le nom est resté.
Sans église, Chasnans est rattaché à la paroisse de Nods. Pour pallier probablement cette absence d’église et donc de clocher, la mairie (autrefois mairie-école et même fromagerie) est surmontée d’un petit clocheton « républicain » qui servait autrefois pour les agriculteurs travaillant dans les champs et pour l’école communale. En 1913, en désaccord avec Nods sur l’emplacement d’un nouveau cimetière, la commune se dote de son propre cimetière.
Chasnans est aussi le berceau d’une famille dont deux enfants appartiennent à l’histoire. Jean-Baptiste Victor Proudhon (1758-1838) grand juriste connu pour ses démonstrations juridiques inattaquables, il a d’ailleurs participé à l’écriture du Code civil ce qui lui a valu d’être titulaire de la première chaire de droit à la faculté de Dijon.De la même lignée familiale, le célèbre Pierre Joseph Proudhon (1809-1865), à la fois philosophe, économiste, moraliste, exégète, journaliste, juriste, homme politique… Il fut une figure marquante de la pensée sociale française du XIXe siècle. Fils du peuple, il a consacré toute sa vie au peuple, son grand projet étant de définir une organisation économique, sociale et politique telle que nul groupe ne puisse s’arroger le pouvoir absolu : mutualisme, coopérative, syndicalisme, fédéralisme et éducation, les cinq pièces de sa pensée restent des thèmes toujours d’actualité.
Chasnans possède également un objet hors du commun, acquit en 1984 par la commune auprès d’un collectionneur parisien, sur l’indication de Me Charles Renoud-Grappin, commissaire priseur à Besançon. Il s’agit d’un drapeau révolutionnaire de 1789, de 1m50 de côté, représentant des piliers révolutionnaires en campagne et comportant au recto « Veritas de terra orta Est (la vérité et sortie de terre). 1790 Constitution CHANANT Département du Doux » et au verso « La nature, hérissée en ces libres climats, nous produit au lieu d’or, du fer et des soldats ». Au-delà de cette description sommaire, les archives municipales permettent d’affirmer que ce drapeau double face a été réalisé à l’occasion de la montée à Paris des miliciens de la garde nationale de Chasnans pour participer à la fête de la fédération du 14 juillet 1790.
Aujourd’hui, la majorité des principaux projets d’équipement et de services sont conduits dans le cadre de la communauté de communes des premiers sapins (groupe scolaire, zone d’activité et tout récemment maison de santé). Diverses manifestations sont également organisées en concertation avec les villages voisins. Ainsi, cette année, c’est Chasnans qui se prépare à recevoir les festivités du 14 juillet.
Récemment, un comité des fêtes vient de voir le jour dans le but de rassembler les habitants et partager des moments conviviaux au sein du village.
Sophie GARNIER



