Derrière le tube de l’été 1998 « Yakalelo » ou le titre « Parce qu’on sait jamais » de Christophe Maé, se cache un Franc-Comtois ! En effet, Philippe Jakko, Bisontin d’origine, mais londonien de coeur, est un auteur-compositeur et multi-instrumentiste, dont le nom est reconnu chez les musiciens professionnels. Cet artiste a donné un peu de son temps pour répondre aux questions de Villages FM depuis le club The Groucho dans le quartier de Soho à Londres, qui peut compter parmi ses membres la chanteuse et actrice américaine Taylor Swift, l’actrice Rachel Weisz, des directeurs de studios et des producteurs de films…

Villages FM : Cela fait plus de deux ans que tu vis ici à Londres, comment pourrais-tu comparer l’Angleterre et la France au niveau musical ?
Philippe Jakko : Londres est une ville très motivante puisque la vie artistique est tellement plus dominante qu’à Paris par exemple. À Londres, le plus mauvais groupe de rock sera l’équivalent du meilleur de Paris. Quand je suis allé voir des petits groupes de rock jouer à Camden, ce sont des jeunes qui ont vingt balais et qui ont un talent exceptionnel. En France on trouve moins ça… la barre est plus haute en Angleterre. J’ai l’impression qu’il y a plus d’opportunités à saisir, et c’est d’ailleurs pour ça que je suis venu ici ! Par exemple au niveau culturel je viens de parler avec l’ancien directeur d’Abbey Road (Les Beatles y ont enregistré la plupart de leurs chansons) et il y a quelques mois j’ai collaboré avec le chanteur des Bronski Beat. La vie ne cesse de bouger !

Villages FM : Tu as une carrière dans la musique qui est extrêmement variée. C’est l’influence de ton parcours ?
Philippe Jakko : J’ai toujours été intrigué par la musique puisque ma mère est une pianiste classique. J’ai étudié la musique au conservatoire de Besançon très tard, à l’âge de vingt ans. Avant, j’avais appris la guitare et le piano en cours particuliers. Sinon j’ai fait le Conservatoire Supérieur de Musique de Lyon et là-bas, j’ai étudié la composition, la musique contemporaine. J’ai aussi fait un master 2 et une thèse en musicologie sur la narrativité de la musique de film. Et après, j’ai choisi de devenir professeur, j’ai passé le CAPES. Après six mois de travail dans une école, ça ne me plaisait pas du tout donc j’ai décidé de préparer un album de chansons populaires… et me voilà à Londres.

Villages FM : Vous vous consacrez aussi beaucoup à la musique de film…
Philippe Jakko : Oui, mais surtout en ce moment. C’est lorsque je travaillais avec Charles Berling, un acteur français, que je me suis dirigé vers l’écriture de la musique de film. Aujourd’hui, je travaille sur un film qui s’appelle « The Kaufman’s Game », un indie-thriller, et aussi sur un autre film qui s’appelle « Allies » et j’ai fait la musique pour un film de Valérie Donzelli qui a été diffusé sur Arte il y a quelques semaines. Je travaille avec Céline Hispiche sur une comédie musicale qui retrace la vie de Betty May, une muse anglaise qui était très connue pendant les années 20. J’écris la musique, et elle les textes.

Villages FM : Écrire de la musique de film et de la musique commerciale sont deux travaux très différents. Ce n’est pas difficile de passer de l’un à l’autre ?
Philippe Jakko : Il faut avoir deux approches différentes : la musique de film ressemble plutôt à de la composition classique. Tu dois être capable de t’adapter au client et au film et il faut avoir une vision plus ouverte. Tu peux passer très facilement à quelque chose de type Wagner, à un titre pop. Ce n’est pas facile de trouver un contrat dans la musique de film, donc il ne faut pas te limiter à un seul genre. Si tu trouves un contrat et que tu n’es pas capable de faire ce qu’on te demande, … tu dégages ! Alors que la musique commerciale est plus limitée à quelques genres. En ce moment, j’ai arrêté de faire ça parce que je n’ai pas le temps de tout faire, mais j’ai un projet de chanson que je suis en train de mettre en place…

Pour découvrir les musiques de Philippe Jakko : www.jakko.fr

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