Homme de conviction qui mène un combat depuis 50 ans, Jean-Baptiste Libouban, âgé de 79 ans a participé activement tout au long de sa vie à plusieurs actions non violentes notamment contre la fabrication de la première bombe atomique française, l’extension militaire dans le plateau du Larzac, la guerre en Irak. Il est surtout l’un des initiateurs du mouvement des « faucheurs volontaires » avec lequel il sera d’ailleurs condamné à plusieurs reprises pour avoir fauché des champs de maïs transgénique. Pour lui, il est grave d’enfreindre les lois mais il est encore plus grave de ne rien faire et de laisser notre planète se détruire. Il fut également condamné pour avoir refusé un prélèvement ADN, combat qu’il a gagné en cassation en 2009.
Selon lui, les multinationales spécialisées dans l’agrobusiness dont la société Monsanto détruisent depuis de nombreuses années l’alimentation mondiale et la biodiversité planétaire en introduisant des organismes génétiquement modifiés dans les productions agricoles et en développant des pesticides, notamment le plus répandu le Roundup. « Tout est détruit: l’eau, les sols et on atteint même aujourd’hui le potentiel génétique humain ». Les avortements tardifs, la multiplication des maladies génétiques, l’augmentation constante des tumeurs ou encore la disparition des abeilles sont autant de constats qui devraient alerter les autorités, comme un signal d’alarme. Mais aujourd’hui la priorité est à la production intensive à la rentabilité économique et « à vouloir tout, partout et tout de suite ». Comment expliquez-vous qu’un poulet américain exporté à Madagascar coûte moins cher que le poulet vendu sur place par le fermier malgache ? Il faut savoir également que le colza et le tournesol utilisés dans les huiles que nous consommons sont cultivés aux pesticides mais selon les scientifiques, rien ne prouve qu’ils ont une influence sur notre santé. Pourtant ils détruisent des milliers d’insectes…
Les jeunes étudiants de filières agricoles ont été très réactifs aux propos de Jean-Baptiste Libouban. Ils ont pu débattre ensemble des difficultés qu’ils vont rencontrer demain dans leur activité professionnelle, pris entre les agricultures biologique, raisonnée et intensive avec un souci constant de production et de qualité. Alors que nous pensons être préservés en Franche-Comté par nos appellations d’origine protégée (AOP), les réglementations agricoles autorisent tout de même nos vaches laitières à consommer des concentrés alimentaires. Il est donc essentiel et primordial de savoir bien les maîtriser.



