Le vingtième siècle a vu apparaître de nouvelles techniques de reproduction tant pour l’imprimerie proprement dite que pour la bureautique. Ces progrès impliquent une mutation constante des compétences internes à l’entreprise autant que du matériel, sorte de condition sine qua non à la pérennité de l’activité. Dans le plan de renouvellement de son parc de machines, l’imprimerie Simon fait cette année l’acquisition d’une nouvelle presse offset de « cinq couleurs + vernis » en remplacement d’une « quatre couleurs ». L’arrivée de cette machine engendre une réorganisation spatiale de l’entreprise qui commençait à souffrir du manque de place. L’extension de 850m2 actuellement en construction abritera les bureaux et l’atelier de façonnage/finition tandis que la partie existante, soit 950m2, sera consacrée uniquement à l’impression et au stockage. La planification des travaux débutés en novembre dernier prévoit impérativement la livraison du chantier en avril, date de mise en service de la nouvelle presse. D’autant plus que les périodes électorales engendrent pour les imprimeurs une hausse de l’activité. L’investissement global de 1,65 million d’euros hors taxes (dont 650.000 investis dans la construction du bâtiment et un million dans la presse) représente plus de la moitié des trois millions de chiffre d’affaire réalisé en 2006.

Dès la reprise de l’entreprise en 1994, Antoine et François Simon envisagent son développement. Après le déménagement en Zone Industrielle en 1999, 2001 voit l’arrivée de la première presse quatre couleurs puis 2005 la seconde ainsi que l’acquisition du bâtiment de stockage. Actuellement, si l’entreprise a le statut d’une PME, les moyens de production qu’elle met en oeuvre s’apparentent à ceux d’une structure industrielle, tant par son matériel et son organisation que par ses préoccupations environnementales. Elle fait par exemple partie des trente premières entreprises graphiques franc-comtoises qui se sont vues décerner la marque «Imprim’Vert» en 2004, ce qui atteste d’un véritable engagement citoyen. Cette configuration qualifiée d’industrielle n’a pas empêcher les deux jeunes gérants de préserver l’esprit familial de l’imprimerie qui en constitue son identité même. Proximité et dialogue avec le client, soucis de la qualité et du bien-faire s’annoncent comme les éléments fédérateurs de cette équipe de 22 personnes. Cette particularité constitue un des points forts de l’entreprise dont le professionnalisme (respect des délais, précision des travaux, écoute du client…) est reconnu par une large clientèle, agences de publicité, graphistes indépendants comme collectivités territoriales. Cette conception du management implique un véritable engagement humain de la part des chefs d’entreprise. De plus, la variété des métiers de la chaîne graphique nécessite à la fois polyvalence et précision sur chaque poste, du graphiste au conducteur offset en passant par le massicotier et le personnel administratif. D’où le choix affirmé des frères Simon de former au mieux leurs employés, notamment par le biais de l’apprentissage, et d’envisager les emplois sur du long terme. Cet autre visage de l’investissement, qui vise à valoriser le savoir-faire et les compétences des salariés, reste pour François comme Antoine une des clefs de la réussite.

L.F.