«Au madrier Sauget», c’est ainsi qu’Adrien Vuittenez aurait pu appeler son entreprise.
Fils de menuisier, c’est naturellement vers les métiers du bois qu’Adrien se dirige au moment de prendre une orientation professionnel en fin de 3e. Après plusieurs années, il quitte le lycée St Joseph de Besançon, CAP de menuisier ébéniste et bac pro en poche. À peine son apprentissage fini, la Suisse lui offre rapidement son premier poste en temps qu’intérimaire dans une entreprise d’agencement de la Vallée de Joux. «La Suisse m’a tout de suite attiré. Pas que pour le salaire mais je voulais aussi aborder de nouvelles techniques et travailler avec des équipements de pointe». Il finit par être embauché à la menuiserie du Bugnon (Vallorbe) où il restera quatre ans.
Malgré la sécurité d’un poste en entreprise, le projet d’être un jour son propre patron était toujours présent dans sa tête. «J’avais 2h de trajet, je faisais 9h d’atelier par jour, les grosses journées d’un artisan ne m’effraient donc pas trop et puis j’aime aussi la relation avec les clients».
Son père Louis Vuittenez (Loulou, connu pour être un collectionneur de voitures de l’entre-deux-guerres) a été à son compte pendant une trentaine d’années. Un atelier, certes à moderniser, qui lui tendait donc les bras à Bugny.
«J’ai investi petit à petit dans du matériel afin de n’avoir pas trop à débourser lors de ma création d’entreprise. J’attendais le bon moment pour ça !»
En février 2013, épaulé par l’association BGE Franche-Comté qui accompagne les créateurs d’entreprises dans leurs démarches, Adrien quitte son entreprise
pour s’inscrire à la Chambre de Métiers du Doubs. «J’ai déjà des commandes de pose confirmées pour les mois à venir chez deux cuisinistes de Pontarlier et une société d’aménagement d’intérieur m’a sollicité pour concevoir des dressings sur mesure. C’est un bon départ en attendant de me faire ma propre clientèle. Il y a une réelle demande sur le Haut-Doubs pour des agencements spécifiques en neuf et en rénovation».
Entre un poste d’ouvrier frontalier avec ses avantages et ses inconvénients et la dure réalité d’un marché en crise, Adrien Vuittenez a fait son choix. À coeur de se lancer un nouveau défi, c’est confiant mais réaliste qu’il aborde cette nouvelle vie professionnelle sachant qu’à défaut… la Suisse serait toujours là.
Anthony JEANNIN



