“L’origine de ce projet remonte en fait à 1994, date à laquelle j’avais été sollicité pour proposer un sujet de sculpture sur le rond-point se trouvant entre la salle polyvalente de la Ville et l’usine Alstom. Les industriels de la vallée de la Loue étant partenaires de la Ville dans le financement de ce projet, ils n’accueillirent pas, je crois, avec bienveillance le thème de la nature et de la pureté de l’eau… et mon projet ne fut pas retenu.”
Mais, alors qu’il voyait l’idée reléguée aux oubliettes, la Communauté de Commune du Pays d’Ornans (C.C.P.O.) le contacta derechef en novembre 2001 pour lui demander de présenter à nouveau sa proposition de “Truite” pour un autre rond-point. Et cette fois-ci se révéla être la bonne. il s’agissait de marquer l’entrée ouest d’Ornans par un puissant jalon.

Pourquoi ce thème de la Truite Fario ? “Grâce à la Loue, richesse naturelle, culturelle, sportive et touristique valorisant la ville jusque dans son architecture, Ornans est célèbre pour ses maisons sur pilotis et ses clichés si souvent reproduits. Mais, au-delà des limites de la région, c’est surtout à la peinture de Courbet qu’Ornans doit sa notoriété.” explique le sculpteur, évoquant ici la fameuse nature morte représentant une truite peinte par Courbet.”
Le processus de réalisation n’avait plus qu’à s’enclencher. M. Coupot exécuta quelques 1380 heures de labeur, sans compter le temps de travail de la Fonderie Deroyaume (de Villers sur Port), des maçons, des fontainiers, etc… Mais c’est à la hauteur du résultat !

“Même si cette Fario semble avoir perdu son milieu naturel au centre de cette zone industrielle, je me suis dit qu’elle nous ferait peut-être un petit clin d’œil de par sa taille, en nous jouant “Les dents de la mer” version de chez nous… Mais, plus sérieusement, ce qui me tenait à cœur et que j’avais le plus envie de dire au travers de ce projet, c’est que ce beau poisson si vif, si rusé, ce prédateur… est en réalité un tout petit poisson bien fragile, et la Fario en particulier ne supporte ni l’eau chaude, ni l’eau polluée. Avec le réchauffement de la planète et nos déchets toujours plus nombreux, on peut s’interroger sur un avenir autre que celui d’un souvenir en bronze… La plus petit truite vivante est pourtant des millers de fois plus belle qu’une sculpture… L’homme est capable du meilleur comme du pire (en général du pire) mais il faut bien espérer, que faire d’autre ?”
Telle est la réponse de M. Coupot. Un brin d’art, un soupçon de civisme et une pincée d’écologie. Gageons que les passants sauront “savourer” la symbolique de cette Fario à sa juste valeur…
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Jérôme Colantuono