Ce magnifique ouvrage consacré au patrimoine local, est le résultat d’un long travail de recherche par des véritables passionnés.
Migette est un petit hameau situé entre Crouzet-Migette et Nans-sous-Sainte-Anne. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Migette était autrefois un lieu d’activité du XIIe siècle jusqu’à la Révolution française avec la présence d’une abbaye de Dames nobles puis ensuite avec le développement d’une manufacture de faïences et porcelaines et enfin d’une tuilerie.
Un peu d’histoire…
Cette faïencerie est installée à Migette car sur place il y avait un gisement de très bonne argile à cuire. Ce gisement avait été découvert et exploité par la dernière abbesse juste avant la révolution. En 1801, l’abbaye est achetée par Alexandre Besson, homme politique, résidant à Norvaux, près d’Amancey dans le but d’y installer des hauts fourneaux. La population locale est hostile à ce projet notamment par peur que le bois soit trop exploité. Alexandre Besson a réorienté ses projets et a souhaité exploiter la carrière d’argile. N’étant pas compétent dans le domaine de la céramique, il a achète une manufacture importante à Paris de porcelaines et de faïences ainsi que la totalité du stock. Il fait venir le directeur, Jacques Fourmy, à Migette avec une grande partie de son personnel. C’est donc Jacques Fourmy, très bon céramiste parisien qui a lancé la manufacture de faïences fines et de porcelaines à Migette.
Quelques années après, en 1848, c’est le faïencier suisse Granger gérant de cette faïencerie qui trouva que le lieu de Migette n’était pas favorable pour les transports quotidiens surtout de vaisselle. Il décida donc de descendre l’activité à Nans-sous-Sainte-Anne au bord du Verneau afin d’optimiser la production avec la présence du cours d’eau et du bois. Il reprend la production de Migette et y introduit une nouvelle technique pour apporter du relief dans les décors.
Après plusieurs directions entre 1860 et 1880, c’est Emilienne Touret qui dirigea la faïencerie en 1880 et sa gérance fut l’une des plus importantes. Nans-sous-Sainte-Anne a reproduit de nombreux décors des faïences de l’Est de la France. C’est ainsi que de nombreux décorateurs, peintres sont venus s’installer au village et que la vaisselle estampillée Nans-Sous-Sainte-Anne circule encore un peu partout en France pour le plus grand plaisir des collectionneurs.
Retrouvez l’interview des deux auteurs en écoute sur le site Internet www.villagesfm.com
Livre paru aux Editions du Belvédère
Prix 34 €, 222 pages



