De fait, Marco parle de l’élaboration d’une sculpture (photo ci-contre), de sa conception virtuelle à sa matérialisation : “ En 1999, à l’occasion du Salon Contempora, organisé à Ornans sur le thème de l’ombre, l’idée est venue, grâce à un ami, de faire un ombre comme un joli clin d’œil à la Loue. Le tout en intégrant parfaitement le thème du Salon. ” Dès lors, il faut que s’active le compas dans l’œil : “ Je possédais dans le parc à pierres ce bloc de marbre de Carrare qui m’avait déjà fait songer à un poisson. Il me fallait un modèle, j’ai simplement demandé à un pêcheur de m’en offrir un. De l’observation des proportions de l’animal, je les ai retranscrites à la dimension du caillou. Il a fallut dégrossir la masse rocheuse dans son ensemble pour voir émerger l’image primaire du bloc dans laquelle cette dernière était prisonnière. ” Première étape très importante car s’il advenait qu’elle ne soit pas réussie, la sculpture que l’on souhaite voir jaillir ne pourra être réalisée parce que figurative elle se veut. “ Le second passage est celui du modelé de la sculpture, c’est à dire chercher la forme presque définitive de la gueule, des nageoires, de la queue, etc.Mais aussi le socle qui relie l’œuvre à sa base. ” A ce stade, viennent les finitions, autrement dit : le polissage et les petites retouches. “ Ce n’est pas la plus mince affaire, loin s’en faut. En fait, c’est la manière d’amener l’aspect définitif de la sculpture. De part cette opération, on fait ressortir les moindres détails et la transparence de la pierre tout en respectant l’ensemble de l’œuvre. ” Le socle étant brut et l’œuvre polie cela permet de donner des couleurs et des rythmes différents selon qu’on la regarde de tel ou tel angle et faire comme nager le poisson sur son onde de marbre. L’artiste reprend ses maigres habits d’homme en espérant que le fruit de son travail soit un ombre de la Loue…un Tymalus.
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Jérome Colantuono